Onpourrait même être amené à se demander, si c’est bien le cas, si la conscience de soi est constamment une connaissance ou si elle dépend de la conscience. C’est à travers ces Bonjour, je dois traiter le sujet "La conscience peut-elle nous tromper?" J'ai rédigé un plan dépourvu d'intro et de conclusion, et aimerais avoir votre avis. Le champ sémantique du mot conscience » permet d'ouvrir la voie à un plan analytique. IConscience comme sens moral le plus évident à traiter - constitue le droit naturel ce que la conscience reconnaît comme moralement fondé, lui même traduit dans le droit positif un ensemble de règles en vigueur dans une société - le droit naturel peut aller à l'encontre *de la raison, en tant qu'elle échappe aux motivations purement psychologiques ex, la politique de Machiavel ? sacrifier un homme pour en sauver dix. *de l'ordre du coeur l'objet de l'amour est un interdit social eg l'inceste. * d'autres suggestions? Ainsi la conscience morale tromperait le sujet puisqu'elle tairait son affectivité et limiterait l'intrusion de la raison pure dans le jugement. Mais globalement, le sens moral, acquis culturel, nous met à distance d'une nature humaine peu flatteuse l'agressivité du ça Freud On pourrait certes y opposer la thèse de Rousseau, pour qui l'homme est naturellement bon, et son sens de la justice inné ». IIConscience comme présence au monde Problématique soulevée par la volonté de penser notre être au monde » - Duperie dans le rapport de la conscience à elle même? le cogito cartésien? - Duperie dans le rapport de la conscience aux choses intentionalité? - La conscience, duperie puisque déterminée? * La conscience ne peut guère nous tromper quelle originalité! a Le cogito la conscience est la seule certitude qui échappe au doute. b L'intersubjectivité Husserl rétablit l'objectivité Ma perspective est une participation à une intercorporeité accessible à Autrui, qui par la subjectivité qu'il pose, ouvre la voie de l'objectivité. c L'inconscient psychique se heurte à la logique pure pour Alain, désir inconscient, donc inconnu, donc non susceptible d'être refoulé * La conscience peut nous tromper a Virulente attaque Nietzschéenne du cogito - Je pense, je suis » présuppose le langage comme valeur commune, or pourquoi ce dernier ne tomberait-il pas sous le coup du mauvais génie »? - Je pense » Rien ne prouve la relation du sujet et de l'action de penser. D'une manière générale, toute conscience est comédie, tromperie, et le sujet est condamné à n'être ce qu'il n'est pas L'homme est un être pour soi », la conscience humaine est présence à soi représentation impossible, le soi ne pouvant échapper au soi, intervient la subjectivité et donc la tromperie et ne peut jamais coïncider avec elle même. Conception Sartrienne. Enfin, une pensée quelque peu marginale mais très utile, celle de l'empirisme Le moi n'est en définitive qu'une illusion, un flux chaotique d'impressions rendues par nos sens et organisé par une succession opérations psychiques originales. b Notre perception est phénoménale Kant, le monde en soi noumène échappe à toute représentation; N'est accessible que le monde pensé » tel qu'il est construit par le sujet, et c'est là le sens de l'expression Rien ne m'est donné, tout est construit », de Bachelard. On peut donc dire que la perception, en tant que altérité et donc mode de la conscience de soi le moi se révèle dans l'effort pour Maine de Biran, ou dans la lutte ? dialectique Hegelienne et d'autrui, est par essence tronquée Elle est d'une part limitée par nos organes des sens, et s'avère d'autre part une expérience tout à fait subjective déterminée entre autre par l'enracinement du corps dans le monde Phénoménologie Husserlienne de la perception. c Comment expliquer les actes manqués, les lapsus? Le Moi n'est pas maître dans sa propre maison Freud. De même pour Spinoza l'idée du libre arbitre [tiré de la conscience] n'est que l'ignorance des causes qui nous font agir ». On peut entendre par cause nombres de facteurs comme par exemple l'éducation, l'inconscient collectif voire même les psychotropes. Merci ! Laformulation « conscience manifestée » peut d’un certain point de vue ne pas signifier grand-chose car tout est conscience ; tout est manifestation de la conscience. Il n’y a que conscience. Il sera peut-être utile à certains que l’on parle d’un état modifié de conscience et de la manifestation possible de celui-ci. Le plus clair de son temps, on Fiche de cours la conscience Conscience psychologique La conscience est étymologiquement un savoir » accompagnant l'existence, la pensée et l'action d'un sujet. Comme présence à soi et aux choses, la conscience est dite psychologique. I/ Conscience morale En se distanciant des objets sur lesquels elle porte, la conscience peut les juger elle peut évaluer ce qui est les faits d'après ce qui doit être les valeurs. En ce sens, la conscience est morale. A La conscience peut-elle nous tromper ? La conscience, illusion du sujet ? La conscience est ambiguë si rien n'est connaissable sans elle comment savoir quelque chose sans en avoir conscience ?, elle n'en est pas moins sujette à l'erreur et à l'illusion. En effet, le sujet tend à prendre ce dont il a conscience son point de vue particulier pour la seule réalité existante, et ainsi à s'illusionner sur le réel. Le sujet, illusion de la conscience ? Or, l'illusion fondamentale du sujet conscient ne porte-t-elle pas sur lui-même ? La conscience d'être un sujet véritable n'est-elle pas la plus grande illusion ? Kant nous assure du contraire Le je prouve que j'agis par moi-même, que je suis un principe et non un résultat ». Se dire libre c'est se poser comme le sujet de ses actions et de sa pensée c'est moi qui agis et qui pense. C'est avoir conscience de soi comme d'un être ayant une identité personnelle unifiée, stable, et capable de se déterminer lui-même. Mais cette conscience est-elle fiable ? La conscience d'exister comme sujet pensant prouve-t-elle vraiment l'existence d'un tel sujet, ou n'est-elle qu'une illusion ? Faut-il dire cogito je pense » avec Descartes, ou cogitatur ça pense » avec Nietzsche ? Mais si le sujet n'existe pas comme principe, disparaît-il alors moralement, c'est-à-dire comme valeur ? L'idée de sujet conscient perd-elle toute valeur ? La réponse de Descartes Le doute retourné contre le scepticisme C'est pour vaincre le scepticisme, donc pour fonder le dogmatisme établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences », que Descartes entreprend de douter de tout. En effet, il voit dans le doute le moyen d'atteindre l'indubitable une pensée absolument certaine résistant absolument au doute. Ce doute méthodique repose principalement sur les arguments du rêve ne produis-je pas moi-même toutes mes pensées ? et du malin génie ne serais-je pas le jouet d'un être trompeur ?. Quelle garantie ai-je d'être bien réglé » ou bien calibré » comme on le dit d'un instrument de mesure ? Qu'est-ce qui me prouve que ce à quoi je pense existe vraiment et que mes idées correspondent à la réalité ? Le cogito je pense donc je suis Descartes découvre qu'une pensée résiste au doute c'est qu'il est vrai que j'existe, moi qui pense cogito, — si je n'existais pas, je ne pourrais ni penser ni douter de mon existence ! Je ne peux pas ne pas être, quand je pense que je suis. L'existence du sujet pensant ou doutant est une évidence indubitable. Mais que suis-je ? Je suis une chose pensante », une substance pensante et consciente un sujet absolu, un esprit, une âme. La conscience est l'évidence fondamentale, la connaissance constituant le fondement et le modèle de toute vérité . Comment trouver des cours de philo ? B Avoir conscience, est-ce juger ? Une relation de soi aux choses et de soi à soi Selon l'étymologie latine, la conscience est un savoir accompagnant quelque chose. Elle signifie donc que quelque chose est su par le sujet ; le sujet se sait en relation avec une réalité, perçue plus ou moins clairement. Conscience psychologique et conscience morale La conscience peut porter sur des faits ce qui est ou sur des valeurs ce qui doit être. Dans le premier cas, la conscience est dite psychologique. Elle est spontanée et/ou réfléchie. Son objet est extérieur les choses ou intérieur la vie subjective ; présent attention..., passé souvenir, regret... ou futur attente, projet... ; possible hypothèse... ou impossible imagination, illusion.... Elle émet des jugements de fait ou d'existence il y a ceci, ceci est cela…. Dans le second cas, la conscience est dite morale elle émet des jugements de valeur. Elle est alors comme un juge intérieur, évaluant ce qui est faits, actes, pensées… d'après ce qui doit être, c'est-à-dire d'après des valeurs ou des normes morales, religieuses, politiques, juridiques, esthétiques.... Toute conscience est-elle morale ? Mais faut-il vraiment séparer la conscience psychologique de la conscience morale ? Ne serait-ce pas, comme le dirait Descartes, prendre une distinction formelle valable seulement en pensée pour une distinction réelle valable dans la réalité ? En effet, toute conscience est toujours un certain écart par rapport à ce qui est. Or, toute prise de distance n'implique-t-elle pas une certaine évaluation et un certain choix ? La conscience n'est-elle pas alors essentiellement morale ? La réponse de Alain La conscience fait face à ce qui est... Perdre conscience s'évanouir, c'est cesser d'être présent à soi et au monde. Au contraire, revenir à soi, c'est revenir au monde, c'est-à-dire précisément à autre chose que soi » Paul Valéry. La conscience psychologique fait qu'un être n'est pas seulement dans le monde une chose parmi les choses, mais est aussi devant le monde un sujet face à un objet, ou face à d'autres sujets . ... et le juge au nom des valeurs Or, parce qu'elle est l'acte par lequel l'esprit se dédouble et s'éloigne à la fois de lui-même et des choses », la conscience permet la reprise critique de ce qui est. Parce qu'elle oppose ce qui doit être la norme à ce qui est le fait, la conscience est toujours morale elle juge et elle incite à rectifier ce qui n'est pas fidèle à ses valeurs. La morale consiste à se savoir esprit et, à ce titre, obligé absolument car noblesse oblige », conclut Alain. Dèslors, si la conscience est bien re-présentation, c’est-à-dire rétention, mémoire réminiscence selon Levinas, si elle est la liberté du sujet en acte, ce rassemblement de soi qu’est la conscience de soi ne vit que de l’exode de soi qu’est l’effraction d’autrui, qui nous fait exister au-delà de l’essence. 2. La conscience de soi I. DEFINITION L'expression "conscience de soi" peut avoir deux sens → 1. Elle désigne la connaissance qu'a l'homme de ses pensées, de ses sentiments et de ses actes. → 2. Elle désigne la capacité qu'a l'homme de faire retour sur ses pensées ou ses actions. Généralement on considère que la conscience de soi est le propre de l'homme. La conscience de soi institue l'homme comme un sujet, c'est-à-dire comme un être entretenant des rapports particuliers au monde et à lui-même, qui le distinguent des autres espèces vivantes. L'ensemble de ces rapports particulier est généralement désigné sous le terme de "pensée" Descartes ou de spiritualité Hegel. -a La conscience est l'essence de la pensée • Le premier philosophe a avoir produit une définition claire de la conscience de soi est Descartes au XVII° siècle. Rappel LIENS Explication de texte Descartes - le doute méthodique première méditation métaphysique Explication de texte Descartes -la découverte du Cogito seconde Méditation métaphysique, quatrième partie du discours de la méthode Dans le Discours de la méthode, Descartes est à la recherche d'une vérité qui puisse mettre le doute sceptique en échec. Au terme du doute méthodique qui porte sur la totalité de nos connaissances et des choses existant, surgit une certitude qui échappe au doute le cogito, "je pense, je suis". Cette vérité primordiale, "je pense, je suis" , est pour Descartes le fondement de toute philosophie. Elle permet de distinguer l'âme comme une substance distincte du corps qui définit la nature ou l'essence de l'homme. L'homme est par définition un être ou une substance pensante. Cette pensée ou savoir immédiat Je suis un être pensant. La pensée constitue la forme particulière de mon existence que l'homme possède sur lui-même, est ce que Descartes appelle la conscience, laquelle est donc toujours une conscience de soi. - b Kant la conscience de soi est le privilège de l'homme. Pour Kant il n'existe pas dans le monde, un être à part, ou une substance pensante caractérisant l'homme. Le Je est pour lui simplement un principe par lequel nous organisons nos pensées. Cela n'empêche pas que cette façon de penser ou d'organiser nos pensées en les rapportant à soi, caractérise l'homme et le distingue des autres espèces. Texte Une chose qui élève infiniment l'homme au-dessus de toutes les autres créatures qui vivent sur la terre, c'est d'être capable d'avoir la notion de lui-même, du Je. C'est par là qu'il devient une personne ; et grâce à l'unité de conscience qui persiste à travers tous les changements auxquels il est sujet, il est une seule et même personne. La personnalité établit une différence complète entre l'homme et les choses, quant au rang et à la dignité. A cet égard, les animaux font partie des choses, dépourvus qu'ils sont de raison et l'on peut les traiter et en disposer à volonté. Alors même que l'homme ne peut pas encore dire Je, il a déjà cette idée dans la pensée, de même que doivent la concevoir toutes les langues qui n'expriment pas le rôle de la première personne par un mot particulier lorsqu'elles ont à l'indiquer. Cette faculté de penser est l'entendement. Mais il est à remarquer que l'enfant, lorsqu'il peut déjà s'exprimer passablement, ne commence à parler à la première personne, ou par Je, qu'assez longtemps après une année environ. Jusque là, il parle de lui à la troisième personne Charles veut manger, marcher, etc. Lorsqu'il commence à dire Je, une lumière nouvelle semble en quelque sorte l'éclairer ; dès ce moment il ne retombe plus dans sa première manière de s'exprimer. - Auparavant, il se sentait simplement ; maintenant, il se pense. Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique Explication du texte Dans ce texte Kant répond à la question "Qu'est-ce qui définit l'homme et le distingue des autres espèces vivantes ?" . Ce qui caractérise l'homme c'est qu'il possède la capacité de dire Je, de se retourner sur moi-même pour se constituer comme une conscience de soi ou un sujet. Plus qu'une distinction, cette capacité est un privilège qui "élève l'homme au-dessus des autres créatures". Parce qu'il est un sujet, un Je , l'homme est un être à part dans le monde. Le sujet ou le je est à la fois le principe qui nous permet d'organiser nos pensée d'une certaine façon, ce qui détermine un rapport particulier au monde, aux objets extérieurs et à nous mêmes, mais c'est aussi une valeur qui nous donne une dignité. •Pour Kant le sujet est d'abord un principe d'identité. Contre Descartes qui posait l'existence d'une substance pensante, la conscience n'est que le principe par lequel l'homme est capable de synthétiser et d'organiser la diversité des impressions reçues. Elle établit un lien entre les différents éléments qui constituent notre représentation du monde et de nous-même, en les ramenant à un Je considéré comme permanent et identique à lui-même - malgré la succession des états qui peuvent l'affecter. Kant s'appuie ici sur la critique faite par David Hume à Descartes, et la dépasse. Si j'examine ce qui se passe au plus profond de moi, nous dit D. Hume, je ne saisis que des impressions particulières. Je ne fais jamais l'expérience de quelque chose qui serait le moi. Le moi n'a donc pas d'existence. Cependant nous dit Kant, même si je ne peux pas prouver l'existence du moi, dans l'expérience je ne peux faire autrement que de ramener ces expériences particulières à un principe unificateur qui est le moi. • Mais le Je est aussi un sujet moral, une personne. Il est aussi porteur d'une valeur absolue qui place l'homme au-dessus de toutes les autres créatures ou choses. L'homme en tant que sujet disposant d'une raison, c'est -à-dire de la capacité de juger, est l'auteur de ses représentations. Il est une volonté, un "je veux" libre, autonome déterminé par personne d'autre que par lui-même. En tant que volonté libre , il est le seul être dont qu'on ne peut pas "disposer à volonté". En effet, si l'homme est un sujet auteur de ses pensées et de ses actions, cela signifie qu'il n'est jamais un moyen ou un instrument que l'on peut utiliser pour réaliser autre chose, comme le sont les choses de la nature ou les objets. L'homme est toujours une fin en soi. Tout ce que l'homme veut a pour finalité l'homme. •Le je comme fonction de l'entendement c'est-à-dire comme faculté par laquelle nous pensons les objets au moyen de concepts est universel. Tous les hommes, même ceux qui ne possèdent pas de mots particuliers dans leur langue, possèdent cette fonction, bien qu' elle n'apparaisse que tardivement chez l'enfant. En effet dès que cette capacité se manifeste, elle constitue un moment irréversible et fondamental dans le développement de l'homme. L'homme ne naît pas homme, il le devient. Dans la petite enfance, l'homme est comme un animal, simplement capable de se sentir, de se percevoir par une connaissance intuitive et immédiate. Lorsqu'il acquiert la conscience de soi, l'homme accède à la pensée, à l'activité intellectuelle qui lui permet de prendre du recul vis-à-vis de lui-même et de se saisir comme un sujet. A ce stade on peut dire que l'individu entre dans l'humanité. La conscience de soi est donc le signe de l'humanité dans l'homme. c Hegel la conscience est le fruit d'un double mouvement théorique et pratique LIEN Explication de texte HEGEL Conscience, Désir et Altérité Texte L'homme est un être doué de conscience et qui pense, c'est-à dire que, de ce qu'il est, quelle que soit sa façon d'être, il fait un être pour soi. Les choses de la nature n'existent qu'immédiatement et d'une seule façon, tandis que l'homme parce qu'il est esprit, a une double existence ; il existe, d'une part, au même titre que les choses de la nature, mais d'autre part , il existe aussi pour soi, il se contemple, se représente à lui-même, se pense et n'est esprit que par cette activité qui constitue un être pour soi. Cette conscience de soi l'homme l'acquiert de deux manières Primo théoriquement, parce qu'il doit se pencher sur lui-même pour prendre conscience de tous les mouvements, replis, penchants du coeur humain et d'une manière générale se contempler, se représenter ce que la pensée peut lui assigner comme essence, enfin se reconnaître exclusivement, aussi bien dans ce qu'il tire de son propre fond que dans les données qu'il reçoit de l'extérieur. Deuxièmement, l'homme se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu'il est poussé à se trouver lui-même, à se reconnaître lui-même dans ce qui lui est donné immédiatement, dans ce qui s'offre à lui extérieurement. Il y parvient en changeant les choses extérieures, qu'il marque du sceau de son intériorité et dans lesquelles il retrouve ses propres déterminations. L'homme agit ainsi, de par sa liberté de sujet, pour ôter au monde extérieur son caractère farouchement étranger et pour ne jouir des choses que parce qu'il y retrouve une forme extérieure de sa propre réalité. Ce besoin de modifier les choses extérieures est déjà inscrit dans les premiers penchants de l'enfant ; le petit garçon qui jette qui jette des pierres dans le torrent et admire les ronds qui se forment dans l'eau, admire en fait une oeuvre où il bénéficie du spectacle de sa propre activité. Hegel, Esthétique Explication du texte • Dans le premier paragraphe, Hegel définit la spécificité de l'homme la conscience de soi. La conscience de soi se distingue ici de la conscience qui renvoie à la perception immédiate du monde. La conscience de soi est fondamentalement réflexive "pour soi", elle est ce qui constitue à proprement parler la pensée. L'homme est un être doué de conscience et qui pense, c'est-à-dire que de ce qu'il est, qu'elle que soit sa façon d'être, il fait un être pour soi. Dans le vocabulaire hégélien repris plus tard par Sartre l'être pour soi désigne l'être doté d'une conscience de soi par opposition à l'être en soi, qui désigne les choses de la nature. Cette distinction pour soi/en soi est explicité dans la suite du premier paragraphe. Les choses de la nature n'existent qu'immédiatement et d'une seule façon, tandis que l'homme parce qu'il est esprit, a une double existence ; il existe d'une part au même titre que les choses de la nature, mais d'autre part, il existe aussi pour soi, il se contemple, se représente à lui-même, se pense et n'est esprit que par cette activité qui constitue un être pour soi. Hegel reprend la distinction posée dès la première ligne entre conscience et pensée en opposant deux façon d'être au monde, celle des choses de la nature, et celle de l'homme. Les êtres vivants sont "conscients" de leur milieu, ils sont pris dans un système d'interactions avec leur environnement. Ces relations sont immédiates. L'animal est donc en continuité avec le milieu naturel il est la nature dans la nature. Il se vit dans une relation d'extériorité à lui-même. L'homme dans son rapport au monde et à lui-même, est pris par contre dans une relation "dédoublée". 1 L'homme est aussi un être vivant, naturel et il est donc aussi, en tant qu'être naturel pris dans cette relation immédiate à la nature. Mais - et c'est ce qui est important car c'est là que réside la différence - 2 il est aussi capable de prendre du recul vis-à-vis de cette nature, de sortir de l'immédiateté de cette relation, pour se considérer en particulier, pour s'observer, dans sa relation à la nature. Ce mouvement de mise à distance du monde ce que Husserl appellera l'épochè et de retour sur soi-même définit la conscience de soi ou plus généralement l'activité de la pensée qui caractérise l'homme. Remarque Pour décrire ce mouvement par lequel l'homme se retire du monde pour s'observer dans le monde, Bernard Stiegler prend l'exemple du poisson volant, qui par intermittence se tient au dessus de son milieu naturel. • La conscience de soi se constitue de deux façons, nous dit Hegel. Cette conscient de soi, l'homme l'acquiert de deux façons Primo théoriquement...... → La conscience de soi se constitue de façon théorique par la connaissance spéculative qui amène un sujet a se connaître, a se prendre comme objet de ses propres pensées. Hegel nous renvoie ici à la tradition philosophique. Depuis Saint Augustin et Descartes, la philosophie étudie la formation de la conscience de soi ou du Cogito en se limitant au point de vue spéculatif ou théorique. Saint Augustin dans Les Confessions examinait par l'introspection les replis du coeur et de l'âme humaine, Descartes voyait dans la conscience de soi l'essence de l'homme. → Ce que la tradition philosophique n'a pas vu ou a minoré, c'est que la conscience de soi se constitue aussi dans l'activité pratique. Deuxièmement l'homme se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu'il est poussé à se trouver lui-même, à se reconnaître lui-même dans ce qui lui est donné immédiatement, dns ce qui s'offre à lui extérieurement. Avant d'être doté d'une faculté spéculative, l'homme est un être de désir " il est poussé.... Cette détermination est essentielle chez Hegel Si l'homme pense c'est parce qu'il désire, c'est parce que sa nature désirante l'amène à agir, à se confronter à une réalité extérieure. L'homme est d'abord un être de besoins. En effet, pour survivre l'homme et satisfaire ses besoins, l'homme doit travailler, c'est-à-dire transformer les choses de la nature pour produire des biens utiles à son existence. Dans travail de transformation la nature, l'homme s'exprime non pas comme un animal qui serait guidé par son instinct, mais comme un être doté de pensée c'est-à- dire capable de prendre du recul par rapport à son activité, capable de s'observer dans cette activité et de se donner à lui-même les fins de son activité. Il y parvient en changeant les choses extérieures qu'il marque du sceau de son intériorité et dans lesquelles il retrouve ses propres déterminations. L'homme qui transforme la nature, "humanise" le milieu dans lequel il vit. Même s'il utilise les lois de la nature, l'homme produit un milieu artificiel, culturel dans lequel s'exprime la volonté de l'homme. Ainsi lorsque l'homme observe le produit de son travail, ce qu'il y retrouve ce n'est pas la nature mais l'homme. L'activité pratique permet à l'homme de se réaliser concrètement dans ses oeuvres, comme une conscience de soi. C'est parce qu'il est cet être agissant dans la nature qu'il pourra ensuite par la spéculation se découvrir et de se connaître tel qu'il est, s'admirer dans son oeuvre comme l'enfant "qui bénéficie du spectacle de sa propre activité". En conclusion, ce que Hegel appelle la pensée ou la vie de l'esprit ou la pensée, ne se limite à l'activité spéculative ou théorique. Elle englobe l'ensemble des activités par lesquelles le l'humanité s'émancipe du règne de la nature et se réalise comme une conscience de soi libre capable de se donner à elle-même ses propres fins. Ce mouvement de réalisation de l'humanité prend la forme de l'histoire. - d La conscience de soi ne se réalise que dans le rapport à autrui Hegel La lutte pour la reconnaissance comme lutte à mort. C'est dans l'histoire, c'est-à-dire dans le monde des affaires humaines, et pas dans la nature, que l'homme accèdera à une véritable conscience de soi. Pour s'affirmer comme une conscience de soi existant pour soi, l'homme besoin d'autrui. Pour être l'homme a besoin de se confronter à un autre désir qui le reconnaisse dans son essence véritable, c'est-à-dire qui le reconnaisse comme une conscience de soi ou un sujet libre de toute déterminations. Autrement dit, pour s'abstraire de la vie biologique et entrer pleinement dans l'humanité, la conscience doit montrer qu'elle n'est pas attachée à la vie - ou à la survie - qu'elle est au-dessus des déterminations biologiques de la vie. La conscience de soi n'a qu'un seul but, s'affirmer comme conscience de soi pour soi. Ainsi dans la rencontre d'autrui, chacune des deux consciences veut être reconnue comme une liberté existant pour soi et pour rien d'autre, c'est-à-dire n'étant déterminée par rien d'autre que sa propre volonté. Je ne peux m'affirmer comme une liberté que si j'affirme mon pouvoir, ma volonté ou mon désir sur une autre volonté ou sur un autre désir. Ainsi la rencontre des consciences ne peut être que conflictuelle, chacune cherchant à dominer l'autre. Le conflit des consciences prendra la forme d'une lutte à mort. Ce n'est qu'en mettant sa vie en jeu que chaque conscience pourra s'affirmer comme une volonté ou un sujet absolument libre. voir la dialectique du maître et de l'esclave LIEN Cours le travail et la technique II. LES CRITIQUES DE LA CONSCIENCE - a La conscience de soi n'est pas nécessairement synonyme de connaissance de soi. Si personne ne nie que la spécificité de la pensée humaine réside dans la capacité réflexive par laquelle l'homme se pose comme le sujet de ses pensées ou de ses actes, beaucoup de penseurs vont remettre en question l'affirmation cartésienne selon laquelle la conscience de soi est toujours synonyme de connaissance de soi. • Pour PASCAL XVII° siècle, " l'homme n'est que déguisement, que mensonge et hypocrisie". Aussi bien vis-à-vis des autres, mais aussi vis-à-vis de lui-même. "Il ne veut pas qu'on lui dise la vérité, il évite de la dire aux autres...". Cette disposition à vivre dans l'illusion s'enracine au plus profond du coeur humain. Elle est dans la nature même de l'homme. Ainsi l'homme est condamné à la méconnaissance de lui-même. • David HUME XVIII° siècle est un philosophe empiriste, c'est-à-dire que toute connaissance ou tout savoir se fonde sur l'expérience ou l'habitude. Sur cette base, il remet en question l'existence d'un moi ou d'une "substance pensante". Selon lui tous les éléments qui constituent notre psychisme proviennent directement ou indirectement de l'expérience. Ainsi le moi ou la supposée conscience intime du moi n'est qu'une suite de perceptions particulières. Jamais je ne parviens à me "percevoir moi-même" comme une unité distincte ainsi que le pensait Descartes. Il n'existe donc pas un être ou une substance qui serait le moi. Texte "Il y a des philosophes qui s'imaginent que nous avons à tout instant la conscience intime de ce que nous appelons notre moi¹; que nous sentons son existence et sa persévérance dans l'existence, et que nous sommes certains par une évidence au-dessus de toute démonstration, à la fois de son identité et de sa simplicité. [...] Pour moi, quand je pénètre au plus intime de ce que j'appelle moi-même, c'est toujours pour tomber sur une perception particulière ou sur une autre une perception de chaud ou de froid, de lumière ou d'obscurité, d'amour ou de haine, de peine ou de plaisir. Je ne puis jamais arriver à me saisir moi-même sans une perception, et jamais je ne puis observer autre chose que la perception. [...] D. Hume, Traité de la nature humaine ¹ Le moi est la conscience de l'individualité. Il désigne ici une réalité permanente et invariable, identique, simple. Ce que Descartes appelle une substance. - b La conscience de soi ne représente qu'une petite partie de notre appareil psychique La critique la plus décisive sera celle de FREUD qui démontrera avec l'invention de la psychanalyse, que la conscience de soi ne constitue qu'une petite part de l'activité du psychisme humain et que le moi est loin d'être le "maître dans sa propre maison". Au contraire, il est tiraillé entre les exigences de trois despotes le monde extérieur , le surmoi et le ça. Texte 1. La psychanalyse décentre l'homme du moi. Trois grandes révolutions ont renouvelé notre représentation de l'homme La révolution copernicienne qui sera à l'origine de la révolution scientifique du XVII° siècle. Celle-ci nous fait passer d'une conception géocentrée de l'univers, à une conception héliocentrée . La révolution darwinienne qui explique la variabilité des espèces par le phénomènes de sélection naturelle, ainsi que l'origine liée des espèces vivantes qui dérivent les unes des autres par transformations successives. La révolution freudienne liée à la découverte de l'Inconscient qui remet en question notre représentation de l'homme héritée de Descartes. Dans le cours des siècles, la science a infligé à l'égoïsme naïf de l'humanité deux graves démentis. La première fois, ce fut lorsqu'elle a montré que la Terre, loin d'être le centre de l'univers, ne forme qu'une parcelle insignifiante du système cosmique dont nous pouvons à peine nous représenter la grandeur. Cette première démonstration se rattache pour nous au nom de Copernic [...] Le second démenti fut infligé à l'humanité par la recherche biologique, lorsqu'elle réduisit à rien les prétentions de l'homme à une place privilégiée dans l'ordre de la création, en établissant sa descendance du règne animal et en montrant l'indestructibilité de sa nature animale. Cette dernière révolution s'est accomplie de nos jours à la suite des travaux de C. Darwin, de Wallace et de leurs prédécesseurs, travaux qui ont provoqués la résistance la plus acharnée des contemporains. Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par la recherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître en sa propre maison, qu'il en est réduit à se contenter de renseignement rares et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience dans sa vie psychique. [...] Freud, Introduction à la psychanalyse, 1916 • L'inconscient est le noyau de notre être. Il est ce sujet inconnu du moi. "Le noyau de notre être ne coïncide pas avec le moi. C'est le sens de l'expérience analytique, et c'est autour de cela que notre expérience s'est organisée, et a déposé des strates de savoir qui sont actuellement enseignées". Jacques Lacan, Le Séminaire II Texte 2. Les difficultés existentielles du moi Si on examine le fonctionnement des instances psychiques, il constitue une menace permanente pour le moi. Un proverbe met en garde de servir deux maîtres à la foi. Le pauvre moi¹ est dans une situation encore pire, il sert trois maîtres sévères, il s'efforce de concilier leurs revendications et leurs exigences. Ces revendications divergent toujours, paraissent souvent incompatibles, il n'est pas étonnant que le moi échoue si souvent dans sa tâche. Les trois despotes sont le monde extérieur, le surmoi² et le ça³ . Quand on suit les efforts du moi pour les satisfaire tous en même temps, plus exactement pour leur obéir en même temps, on peut regretter d'avoir personnifié ce moi, de l'avoir présenté comme un être particulier. Il se sent entravé de trois côtés, menacé par trois sortes de dangers auxquels il réagit, en cas de détresse par un développement d'angoisse [...] Freud, Nouvelles conférences d'introduction à la psychanalyse Explication du texte A partir de 1920, Freud présente une nouvelle représentation de l'appareil psychique connue sous le nom de "Seconde Topique". • La "Première topique" divisait l'appareil psychique en trois instances le conscient qui a en charge la réponse de l'individu aux exigences de la vie, le préconscient, qui est l'ensemble des souvenirs disponibles, l'inconscient, constitués par les souvenirs refoulés qui ne plus redevenir conscients. Une force la censure empêche le refoulé de parvenir à la conscience, si ce n'est de façon déguisée comme dans le rêve ou dans les symptômes pathologiques. • La " Seconde topique". Freud est conduit à réélaborer sa représentation de l'appareil psychique afin de poser l'existence de forces inconscientes encore plus primitives que les désirs refoulés. Cette nouvelle division du psychisme distingue - le Moi¹ qui est le centre d'adaptation à la réalité. Il est chargé de l'unité du sujet. Il est pris entre deux exigences contraires l'adaptation du monde extérieur principe de réalité et la maîtrise des forces inconscientes dirigées par le principe de plaisir. - le Ça³ qui est le réservoir des pulsions inconscientes. Le propre de ces pulsions est d'être impersonnelles, décousues. Il est possible de détourner, de refouler ou de sublimer une pulsion, mais non de la détruire. - le Surmoi² est issu de l'intérorisation des règles morales extérieures, des contraintes exercées par les parents et les éducateurs, non pas tels qu'ils sont mais tels qu'ils apparaissent à l'enfant et tels qu'ils ont été eux-mêmes modelés par leur propre surmoi. Il se manifeste par l'injonction "tu dois être ainsi". Des tendances trop sévères de la censure du surmoi peuvent se transformer en véritables agressions contre l'individu. Le Surmoi forme donc un noyau tout aussi obscur et inconscient que les pulsions du Ça. Mots clés conscience de soi, connaissance de soi, conscience pour soi, pensée, sujet, personne, lutte pour la reconnaissance, moi, ça, surmoi Le 1er site d’information sur l’actualité. Retrouvez ici une archive du 09 avril 1963 sur le sujet LA FAUSSE CONSCIENCE Objectif Comprendre le lien entre la conscience et la connaissance de soi. Points clés La conscience permet la connaissance de soi car elle est certitude. Cependant, cette connaissance est subjective et conditionnée. L'inconscient a un rôle important dans la connaissance de soi, et s'en rendre compte nous rend plus lucide. La conscience est la faculté par laquelle l'homme est capable de penser ce qu'il vit et dès lors de se penser lui-même. On pourrait donc admettre que la conscience que l'on prend de soi-même équivaut à une connaissance de soi. Or, s'il ne fait pas de doute que la conscience permet de savoir que l'on est, il n'est pas assuré qu'elle favorise nécessairement la connaissance de ce que l'on est. Autrement dit, le fait d'être conscient de soi induit-il le fait de se connaître soi-même ? 1. La conscience rend possible la connaissance de soi a. Se connaître soi-même est le principe de toute sagesse Chacun aspire à savoir qui il est. Il semble que ce soit la condition essentielle pour mener une existence sensée et cohérente. En l'absence de cette connaissance, je cours le risque de m'égarer, d'entreprendre des projets ou de tenir des discours dans lesquels demain je ne me reconnaîtrai plus. Ne pas se connaître ou se faire des illusions sur soi conduit inévitablement à l'échec. b. La conscience est équivalente à la pensée C'est au XVIIe siècle, avec Descartes, que la conscience de soi est posée comme la terre natale de la vérité », et comprise comme certitude résistant au doute la certitude naît du doute. Descartes montre que par l'intermédiaire du doute, la conscience fait, en quelque sorte, l'expérience de la certitude de l'existence de soi Discours de la méthode, 1637. Descartes se propose de rejeter comme absolument faux, tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne resterait point, après cela, quelque chose en ma créance, qui fût entièrement indubitable. [...] Mais aussitôt après, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. Et remarquant que cette vérité je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie que je cherchais. » Autrement dit, pour que le doute soit possible, il faut nécessairement un sujet qui doute le doute suppose, en effet, la pensée, laquelle suppose à son tour un sujet pensant. Descartes parvient ainsi à une première vérité, à un premier fondement, le cogito », à partir duquel il va pouvoir établir les principes de sa philosophie. c. L'introspection comme outil de connaissance de soi Cela ne suffit pas à me faire connaître qui je suis mais seulement à savoir que je suis. Pourtant, la conscience est aussi perception de ce que je vis et de ce que cela suscite en moi, des pensées, des désirs, des émotions... Il suffirait donc que je m'observe moi-même pour pouvoir m'analyser et me comprendre. 2. La conscience ne favorise pas une connaissance de soi objective a. Les limites de l'introspection L'introspection n'est pas un instrument de connaissance de soi satisfaisant. En effet, il est toujours possible que lorsque j'interprète mes actes ou mes sentiments, je me trompe. Je peux voir du courage là où ne réside que de la vanité, ou bien de la générosité où ne se trouve que le souci de reconnaissance. b. Les illusions de l'amour-propre Cette absence d'objectivité lorsque je m'examine moi-même s'explique en partie par le fait que je suis à la fois juge et partie. Je me juge moi-même et dans cette situation l'amour-propre interfère. Comment dès lors acquérir suffisamment de distance pour me considérer comme je suis et non comme je souhaiterais être ? c. Le conditionnement social de la conscience De plus, Marx a montré que la conscience n'est pas pure » et première ou préexistante. Ce qui est premier et qui détermine notre conscience ce sont les conditions matérielles de notre existence. Dès lors, parvenir à la connaissance de soi ne repose pas sur la conscience de soi mais sur la mise au jour des rapports déterminés qui constituent notre être social. Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience. » Avant-propos à la Critique de l'économie politique 3. La découverte de l'inconscient rend possible l'émergence d'une conscience plus lucide a. La conscience est déterminée par l'inconscient Freud a été plus loin encore dans ce travail de destitution de la conscience comme instrument de connaissance de soi. Il a montré que la conscience est déterminée par le jeu de forces inconscientes qu'elle ignore. La psychanalyse, écrit Freud, peut dire au moi Il n'y a rien d'étranger qui se soit introduit en toi, c'est une part de ta propre vie psychique qui s'est soustraite à ta connaissance et à la maîtrise de ton vouloir. » Essais de psychanalyse appliquée, Une difficulté de la psychanalyse », 1917 b. La démarche de Freud nous donne les moyens de mieux nous connaître Il reste que même si le moi n'est plus maître dans sa propre maison », selon l'expression de Freud, le travail de celui-ci a contribué à porter à la conscience cet état de fait. Autrement dit, nous sommes conscients de subir les déterminations de notre inconscient. Cela ne suffit pas à délivrer une connaissance de soi, mais cela ouvre la voie à un travail sur soi sans cela impossible. c. La conscience réformée introduit à une connaissance de soi partielle mais lucide Nous devenons plus lucides sur nous-mêmes parce que nous parvenons à mettre à jour les déterminations qui pèsent sur nous, y compris sur notre conscience. Ce faisant, même si nous découvrons que la transparence à soi est impossible, nous parvenons à réformer notre conscience et à la libérer partiellement des illusions qu'elle nourrit. Là où le ça était, le je doit advenir », écrit Freud Wo Es war, soll Ich werden ». Autrement dit, il s'agit de permettre à un sujet lucide de se constituer à la place d'un être déterminé par des pulsions qui le gouvernent sans qu'il le sache. Vous avez déjà mis une note à ce cours. Découvrez les autres cours offerts par Maxicours ! Découvrez Maxicours Comment as-tu trouvé ce cours ? Évalue ce cours !
9 Citations sur la vérité et la liberté : La vérité libère alors que le secret dirige notre vie. ~ John Bradshaw. La vérité te rendra libre, mais d’abord, elle te foutra en rogne. ~ Anonyme. Savoir se contredire est un exercice d’humilité
Objectif L’élève sera capable de déterminer les rapports de la conscience et de l’inconscient dans le comportement de l’individu. Grâce à la conscience, l’homme parvient à se détacher du monde à la différence de l’animal. Par elle, non seulement il entre en relation avec le monde et les autres mais encore il se saisit comme le sujet des actes qu’il pose. Ainsi, l’homme semble avoir une claire lucidité de ce qu’il est et fait. Mais tous les actes que l’homme pose sont-ils toujours guidés et éclairés par la conscience ? Le sujet humain est-il toujours maître et possesseur de lui-même ? Il ne le semble pas comme l’atteste l’hypothèse freudienne de l’inconscient de sorte que beaucoup de choses lui échappent. Pour Freud en effet, l’essentiel de la vie psychique de l’homme est constitué et déterminé par l’inconscient. Cependant, si on accepte cette théorie freudienne, peut-on encore maintenir l’idée d’un sujet libre et responsable de ses actes ? I- LA CONSCIENCE 1- Qu’est-ce que la conscience ? a Conscience psychologique et conscience morale Le mot conscience vient du latin cum scientia » qui signifie accompagné de savoir ». Etre conscient en ce sens, c’est agir, sentir ou penser et savoir qu’on agit, qu’on sent ou pense. On peut alors définir la conscience comme l’intuition c’est-à-dire la connaissance immédiate qu’a un sujet de son activité psychique, de ses actes, du monde et de lui-même, autrement de ce qui se passe en lui et en dehors de lui. Il s’agit là de la conscience psychologique qu’on divise en conscience spontanée et en conscience réfléchie. La conscience spontanée est l’impression première qui accompagne tous les actes du sujet et par laquelle ces actes sont simplement éprouvés. Autrement, il y a conscience spontanée lorsque la conscience se porte vers l’objet auquel on fait attention à un moment particulier si j’ai faim et je dis j’ai faim », cela montre que je fais attention à ma sensation de faim et que j’en ai ainsi conscience. La conscience spontanée est la simple présence du sujet à lui-même, le simple sentiment de soi ». La conscience réfléchie est le retour critique du sujet sur ce qu’il pense, ce qu’il vit, sent ou fait pour l’analyser. Le sujet a ici conscience d’être conscient ; il porte l’attention sur l’état de conscience lui-même, c’est-à-dire sur ce qui se passe en lui. Il convient par ailleurs de distinguer la conscience psychologique de la conscience morale. Celle-ci est la propriété qu’a l’esprit de porter spontanément des jugements de valeur, c’est-à-dire de distinguer ce qu’il convient ou non de faire. C’est par elle que nous avons une idée du bien et du mal. La conscience morale, c’est ce qui permet à l’homme d’approuver ou de rejeter une situation ou un acte ; c’est elle qui lui permet face à une situation qu’il a trouvée révoltante de s’en indigner et de s’y opposer. C’est aussi elle qui explique le sentiment de faute et les remords qu’on a par exemple quand on a mauvaise conscience ; ou a contrario elle donne une haute estime de soi lorsqu’on a bonne conscience. La conscience morale, c’est cette voix intérieure qui nous détourne de mal agir et nous incite à bien agir. Elle est la condition de la liberté et de la responsabilité inséparables de l’action morale ; autrement, c’est parce que l’homme possède la conscience qu’il peut être considéré comme un sujet libre et responsable de ses actes, donc comme un sujet moral. Dire de l’homme qu’il est libre suppose qu’il est capable, avant d’agir, d’opérer un choix en toute connaissance de cause, en toute conscience ; et c’est parce qu’il est capable d’un tel choix conscient qu’il peut être tenu pour responsable des actes qu’il pose pour celui qui en répond, qui les assume comme siens. Alain 1868-1951 en s’appuyant sur la conception courante qu’on se fait de la conscience, va contester la distinction que nous avons faite entre conscience psychologique et conscience morale. Pour lui la conscience, opposition de soi à soi, retour du savoir sur lui-même, est toujours implicitement morale car elle est décision de penser. Pour Alain ce qu’on appelle conscience spontanée n’est pas véritablement une conscience humaine puisque l’animal en est aussi pourvu. La conscience humaine se reconnaît plutôt dans la capacité qu’a le sujet humain de revenir sur lui-même comme c’est le cas dans la conscience réfléchie. Dans la conscience réfléchie, le sujet prend de la distance par rapport à ce qu’il a fait pour pouvoir l’apprécier, le juger ; c’est en cela que la conscience est opposition de soi à soi. Or, dans la conscience morale, le sujet revient également sur ce qu’il a déjà posé comme acte pour y porter des jugements de valeur. S’il en est ainsi, toute conscience humaine se ramène en définitive à la conscience morale. Ce n’est d’ailleurs qu’à partir du 17e siècle avec Descartes 1596-1650 que le mot conscience auquel était attaché un sens moral comme dans le langage courant, va prendre une autre signification. b Le cogito cartésien Avec Descartes, le sujet pensant devient ce à partir de quoi s’ordonne la vérité et s’organise le savoir. Cela signifie qu’aucune connaissance du monde des objets n’est possible que pour un sujet qui pense et se saisit d’abord comme pensée c’est-à-dire pour une conscience. Sa démarche est fondée sur le doute méthodique qui est un procédé consistant à remettre, par étape, en question tout ce qu’on a admis antérieurement afin d’établir la vérité sur des bases solides. Descartes va ainsi douter de tout de telle sorte que, si une chose résiste au doute, il la considère comme vraie. Il décide donc de douter des sens qui sont trompeurs, des sciences qui comportent des erreurs et de tout ce qui lui vient à l’esprit. Il imagine même un malin génie » qui s’acharne à le tromper. Mais à la fin, il constate qu’il y a une chose qui résiste au doute et aux machinations du malin génie » le fait même de douter qu’il doute, l’évidence de la pensée en acte révélant du même coup son existence. C’est ce qui va lui permettre d’affirmer je pense, donc je suis ». Chez Descartes, la conscience se ramène à la fonction de penser que chacun peut découvrir par sa propre réflexion. Une telle pensée à l’oeuvre est toujours accompagnée du savoir de celui qui pense autrement, quand on pense, quand quelque chose se passe en soi, on en est nécessairement conscient. Cela implique que la conscience de soi est en même temps une connaissance de soi l’individu est transparent à lui-même non seulement parce qu’il pense mais encore parce qu’il a conscience de penser. Cette certitude amène Descartes à faire du sujet une chose pensante » ou une substance pensante » radicalement différente du corps – quoique intimement unie à ce dernier. Il introduit ainsi une dualité entre le corps et l’âme c’est-à-dire la conscience et l’homme ne se définit que par sa conscience, n’existe que dans la mesure où il est conscient de son existence pensante. c Conscience de soi et connaissance de soi La conception cartésienne de la conscience ramène celle-ci à une intériorité propre à l’homme. C’est grâce à une telle intériorité que je sais mieux que quiconque du moins j’en ai l’impression, ce que je pense ou ressens. C’est en cela aussi que je me reconnais comme un sujet unique et que je fais l’expérience de ma solitude radicale. En réalité, je ne prends conscience de moi qu’à partir des autres c’est grâce à eux que je me découvre comme un sujet singulier, que j’ai conscience de moi. Mais avoir conscience de soi signifie-t-il avoir une connaissance de soi ? Si l’on en croit Malebranche 1638-1715, le sentiment intérieur que j’ai de moi-même m’apprend seulement que je suis» ; il ne me montre pas ce que je suis. Le cogito exprime mon existence et non mon essence. D’ailleurs, le fait de vivre sur le mode de la première personne n’implique pas selon Kant, que la conscience soit synonyme d’intériorité. La conscience de soi n’est pas possible sans les choses extérieures au moi. Elle n’est pas une entité intérieure c’est-à-dire une substance au sens cartésien mais ce qui permet à l’homme d’unifier toutes ses représentations ; autrement ce qui lui permet de se distinguer du monde extérieur en rapportant tout à lui-même. Chez Kant, la conscience n’est plus une substance comme chez Descartes, mais une activité ayant une fonction unificatrice. 2- Les fonctions de la conscience a La conscience comme sélection On prend généralement conscience des situations qui exigent un choix. Ainsi dans une tâche où elle est sollicitée, la conscience n’évoque que les souvenirs utiles à l’accomplissement de cette tâche. La conscience est alors attention à l’action et c’est pourquoi Henri Bergson 1859-1941 affirme que toute conscience signifie choix ». On peut donc dire que la fonction première de la conscience est l’adaptation de notre organisme au réel. b La conscience comme synthèse La conscience ne se contente pas de choisir les éléments nécessaires à l’action elle les organise par une activité de synthèse. On distingue ainsi – une synthèse temporelle par laquelle, la conscience qui n’est pas figée dans l’instant présent, unifie le passé au présent en se tendant vers l’avenir. C’est en ce sens que Bergson dit qu’elle est un pont jeté entre le passé et l’avenir ; – une synthèse perceptive par laquelle, la conscience rassemble et organise les données de la perception ; – une synthèse personnelle par laquelle la conscience unifie tous ses états en les rapportant au moi. C’est grâce à une telle synthèse que l’identité personnelle est saisie malgré les changements qui affectent le corps et même le psychisme. Au total, dire que la conscience est synthèse, c’est dire qu’elle n’est pas une simple donnée intérieure mais qu’elle est une activité tournée vers l’extérieur. C’est en ce sens que la conçoit Edmund Husserl 1859-1939. c La conscience comme intentionnalité Tout comme pour Kant, pour Husserl la conscience ne se définit pas par l’intériorité, mais par son rapport au monde. La conscience est toujours visée de quelque chose, orientation vers l’extérieur ; on ne peut ainsi penser la conscience si on lui retire son objet. C’est en ce sens que Husserl affirme que toute conscience est conscience de quelque chose ». Tout cogito sujet pensant porte en lui son cogitatum objet pensé auquel il se rapporte et se distingue. Mon enfance par exemple, dont je me rappelle à l’instant est bien la mienne ; elle n’est pourtant pas totalement moi qui m’y rapporte en ce moment où j’y pense. Husserl dira que la conscience est intentionnalité, c’est-à-dire qu’il existe une distance irréductible entre le sujet et l’objet qu’il vise, même si cet objet est le sujet lui-même. En d’autres termes, la conscience ne coïncide jamais avec elle-même ; elle est fondamentalement ouverture au passé ou au futur. Ainsi, avant d’être instrument d’une connaissance, la conscience est donatrice de sens. En effet, la conscience fait exister le monde pour nous, elle impose et développe tout un réseau de significations autour de nous orientant notre perception du monde. Au total, par la conscience, non seulement l’homme parvient à se saisir comme sujet mais encore à se rendre familier le monde qu’il transforme pour lui conférer une signification humaine. Elle apparaît ainsi comme le guide qui éclaire les actions humaines. Mais elle n’est pas un guide infaillible car elle ne détient pas toute la vérité sur le sens de ses actes. C’est en ce sens que Nietzsche 1844-1900 affirme que nul n’est plus que soi-même étranger à soi-même ». C’est que selon Spinoza 1632-1677 la conscience est fortement déterminée par l’état de notre corps de sorte que sa puissance en dépend. Karl Marx 1818-1883 lui, soutiendra que la conscience humaine n’a pas de réalité en dehors de la société. C’est surtout Freud qui va ébranler la conception traditionnelle de la conscience avec sa théorie de l’inconscient. II- L’INCONSCIENT Dans la conception traditionnelle, l’homme est défini par la pensée consciente c’est-à-dire par une activité psychique où le sujet est censé avoir un contrôle absolu de sa pensée et de sa conduite. A partir de Freud, une telle conception sera remise en cause. Pour lui, la réalité profonde de l’activité psychique est ignorée du sujet car relevant de l’inconscient ; cet inconscient constitue même l’essentiel de la vie psychique et détermine l’homme de part en part. Cependant, que deviennent la liberté et la responsabilité de l’homme s’il est déterminé par l’inconscient ? N’est-ce pas parce qu’il est considéré comme un être conscient et libre qu’on peut le tenir pour responsable de ses actes ? L’inconscient n’est-il pas alors invoqué pour fuir ses responsabilités ? 1- L’inconscient avant Freud Le mot inconscient est habituellement utilisé comme l’adjectif venant d’inconscience. En tant que tel il qualifie au sens psychologique, un être dépourvu de conscience par nature le caillou par exemple ou momentanément sous l’effet de l’anesthésie par exemple et au sens moral, une personne non consciente des conséquences de ses actes l’enfant, le fou ou qui se conduit de façon irresponsable et insouciante en s’écartant des règles établies par la société un père de famille inconscient. Dans la perspective freudienne cependant, l’inconscient est généralement utilisé comme un substantif un nom. Il désigne alors un domaine psychique particulier contenant des représentations pensées, images, souvenirs refoulées, c’est-à-dire repoussées de la conscience. Ces représentations sont régies par des mécanismes propres qui se caractérisent par l’indifférence à la réalité. L’inconscient ignore en effet le doute, la contradiction ou l’interdiction. On peut se rendre compte de cette indifférence à la logique de la réalité dans les rêves qui paraissent décousus, incohérents ou absurdes. En tant qu’adjectif dans cette perspective, l’inconscient renvoie à ce qui échappe à la conscience tout en étant quelque chose que celle-ci peut connaître un désir inconscient par exemple. Même si c’est avec Freud que l’inconscient acquiert le statut de concept, certains philosophes avant lui en eurent l’intuition. Ainsi, alors que Descartes, identifiant conscience et pensée, ne reconnaissait pas l’existence de l’inconscient psychique, Leibniz 1646-1716 admettait l’existence de petites perceptions inconscientes, c’est-à-dire des changements de l’âme dont nous ne nous apercevons pas ». De même Bergson, identifiait l’inconscient à l’oubli par lequel les perceptions et les souvenirs qui ne sont pas utiles à l’action sont chassées de la conscience. Dans tous les cas pour ces philosophes, la conscience demeure l’instance privilégiée, l’inconscient n’est considéré que comme ce qui n’est pas encore conscient ou ce qui ne l’est plus. Seul Nietzsche 1844-1900 soutiendra l’existence d’une pensée inconsciente mettant en question la prétention du sujet à maîtriser grâce à la conscience, ses pensées et ses sentiments. Une pensée, écrit-il à ce sujet, ne vient que quand elle veut, et non quand c’est moi qui veux ». 2- Le psychisme humain selon Freud a Les deux topiques Dans une première élaboration de la théorie de l’inconscient dite première topique, Freud propose de comprendre le psychisme comme la coexistence de trois instances fonctionnelles – le conscient situé à la périphérie du psychisme qui reçoit les informations du monde intérieur et extérieur pour les organiser dans l’intérêt du sujet ; – le préconscient dont les représentations ne sont pas en permanence dans la conscience mais ont toujours la possibilité d’y entrer ; le préconscient est situé entre le conscient et l’inconscient ; – l’inconscient qui est constitué de pulsions qui sont des forces anarchiques orientant l’organisme vers la réduction d’une tension faim, agressivité, libido. De lui-même, l’inconscient est incapable de revenir à la conscience parce qu’une résistance s’y oppose. La résistance est due à la censure qui interdit aux désirs jugés inacceptables par la conscience morale de se manifester. La censure provoque ainsi un refoulement qui est une opération repoussant et maintenant hors de la conscience les représentations liées à une pulsion dont la satisfaction n’est pas compatible avec les exigences morales reçues de l’éducation. Dans une seconde topique, Freud présentera le psychisme comme le lieu d’un conflit permanent et constitué de trois instances – Le Ça, totalement inconscient, est le réservoir des pulsions et des désirs. Il est régi par le principe de plaisir qui pousse le sujet à satisfaire ses pulsions et à supprimer toute excitation pénible ; – Le Moi qui inclut la conscience, cherche à satisfaire les pulsions du Ça tout en tenant compte des conditions imposées par le monde extérieur. Il est régi par le principe de réalité qui le pousse en raison des dangers qu’entraînerait la satisfaction des pulsions et au regard de la réalité extérieure, à résoudre les conflits qui l’opposent au Ça et au Surmoi ; – Le Surmoi qui est formé par l’intériorisation des exigences sociales est la conscience morale, le juge du Moi. En somme, chez Freud, l’inconscient n’est pas simplement le non conscient ; il désigne une réalité positive et dynamique. C’est d’ailleurs parce que l’inconscient est dynamique, c’est-à-dire qu’il produit des effets qui se manifestent, que Freud a été conduit à en construire l’hypothèse. Cette hypothèse s’est avérée féconde car sans elle, les données de la conscience qui sont extrêmement lacunaires, demeureraient incompréhensibles. b Les manifestations de l’inconscient Il se passe en nous dans la vie quotidienne, des choses dont la signification nous échappe nous amenant à dire souvent ça me dépasse, c’est plus fort que moi ». Ce sont là des symptômes de l’inconscient qui ne se manifeste qu’en se déguisant. Si l’inconscient se manifeste ainsi tout en se voilant, c’est parce qu’il est de nature conflictuelle. Ces manifestations sont essentiellement les rêves, les actes manqués et les conduites névro-psychotiques. – Le rêve Le rêve est, selon Freud, la voie royale qui mène à la connaissance de l’inconscient dans la vie psychique ». Le rêve résulte en effet d’un travail d’élaboration au terme duquel les désirs refoulés parviennent à s’exprimer mais tout en se déguisant pour déjouer la censure morale et pour être acceptés par la conscience. En d’autres termes, le rêve est la satisfaction inconsciente et déguisée d’un désir refoulé ». Le rêve possède ainsi un contenu latent c’est-à-dire caché, qui est la source du rêve et un contenu manifeste exprimant de manière symbolique c’est-à-dire plus ou moins voilée le contenu latent. En interprétant le rêve on peut retrouver les pulsions qui en sont la cause. – Les actes manqués Ce sont des actes dans lesquels le résultat visé consciemment n’est pas atteint et se trouve remplacé par un autre de façon inattendue. On y distingue les lapsus de parole dire un mot pour un autre, les ratés de mémoire oublier un nom ou un rendez-vous, les maladresses de l’action renverser un objet. Ce sont des conduites qu’on réussit habituellement et dont l’échec semble dû à l’inattention ou au hasard. Mais Freud montre que ces actes ne sont ni insignifiants ni négligeables. En réalité, l’inconscient profite d’une circonstance favorable pour se manifester en contournant le barrage que fait habituellement la censure. Par exemple le Président d’une Assemblée ouvrant la séance du jour en déclarant je déclare la séance close » manifeste ainsi son ennui inconscient. – Les conduites névro-psychotiques Alors que le rêve et les actes manqués sont pour la plupart des symptômes bénins, il existe d’autres manifestations de l’inconscient qui sont de véritables maladies psychiques la névrose et la psychose. La névrose est une maladie psychique chronique n’impliquant ni infection, ni lésion organique, ni désorganisation de la personnalité et qui s’accompagne pour le sujet d’une conscience douloureuse de son état. Elle s’explique par la situation conflictuelle entre les mécanismes de défense du Moi et les désirs inconscients. Plus précisément, elle est une défense du sujet malade contre des souvenirs intolérables liés à un traumatisme généralement sexuel subi dans l’enfance. La psychose elle, implique une rupture entre le Moi et la réalité puis une reconstruction délirante de cette réalité en fonction des exigences de l’inconscient. Le psychotique est délirant ou autistique mais n’a pas conscience de son anomalie. 3- Critique de la théorie freudienne La théorie freudienne du psychisme est appelée psychanalyse. Celle-ci est une méthode d’investigation et d’interprétation dévoilant le sens inconscient des actions, des pensées et des rêves d’un sujet. Elle aboutit à un traitement médical consistant à transformer l’inconscient pathologique suivant le principe que le retour à la conscience de l’inconscient guérit les troubles mentaux. Freud considérait la psychanalyse comme la troisième révolution majeure après celles de Galilée et de Darwin ébranlant fortement l’idée que l’homme se fait de lui-même dans le monde. La théorie freudienne apprend en effet aux hommes que malgré leur sentiment de liberté, ils ne disposent pas toujours d’eux-mêmes. Mais c’est justement au nom de la liberté essentielle à l’homme que Jean-Paul Sartre 1905-1980 va rejeter la théorie de Freud. Pour Sartre, l’homme est un sujet libre parce que conscient et totalement transparent à lui-même. Toutefois sa conscience qui est liberté, est capable de nier sa propre transparence pour s’installer dans la mauvaise foi. Celle-ci consiste pour le sujet humain à se masquer la vérité dont il est nécessairement conscient, à chercher des excuses à ses actes. C’est ce qui se passe avec l’inconscient tel que l’entend Freud, qui n’est selon Sartre qu’un processus de mauvaise foi. Celle-ci sert généralement d’échappatoire devant la difficulté d’assumer la liberté et apparaît ainsi immorale ; elle est immorale puisqu’elle nie la liberté et du même coup la responsabilité devant nos actes. Freud aurait pu rétorquer à Sartre que ce dernier n’accepte pas sa nouvelle image d’homme et son refus de l’inconscient serait même une preuve de l’existence de celui-ci. Par ailleurs, la théorie freudienne connaît les assauts d’une critique épistémologique c’est-à-dire au plan scientifique de la part de Karl Popper 1902-1994. Car Freud considère la psychanalyse comme une théorie scientifique parce qu’elle a été confirmée par une multitude d’observations. Or, pour Popper, le critère de la scientificité d’une théorie réside plutôt dans la possibilité qu’on a de la falsifier c’est-à-dire de la réfuter. S’il en est ainsi, un tel critère n’est pas applicable à la psychanalyse parce qu’elle fait tout pour ne pas être infirmée, c’est-à-dire tout le contraire d’une attitude scientifique. Si on étudie de près la psychanalyse, on peut se rendre compte qu’elle a réponse à tout sur les actes humains qu’elle interprète pour leur assigner un sens. Voulant tout expliquer, elle finit par être une sorte de fourre-tout servant à expliquer n’importe quoi. A cela on peut ajouter qu’elle est fortement tributaire de l’époque et de la culture de son fondateur alors qu’une théorie vraiment scientifique doit valoir dans tous les temps et tous les lieux. Au regard des critiques éthique de Sartre et épistémologique de Popper, la théorie freudienne semble ne plus payer de mine. Mais est-il juste de dire que la psychanalyse vise à nier la liberté de l’homme ? Et d’ailleurs, le fait qu’elle ne soit pas une science, en fait-il une discipline moins importante dans la culture humaine ? En réalité l’objectif de Freud n’est nullement de nier la liberté mais de montrer les limites de la conscience qui se prétend totalement libre. D’ailleurs, la psychanalyse est avant tout une thérapie visant à guérir certaines maladies pour permettre au patient de reconquérir sa santé et son autonomie, autrement l’exercice plein de sa liberté. Comme l’écrit Paul Ricoeur, la psychanalyse est une guérison par l’esprit, le véritable analyste n’est pas le despote de la conscience malade, mais le serviteur d’une liberté à restaurer. En quoi la cure, pour n’être pas une éthique, n’en est pas moins la condition d’une éthique retrouvée là où la volonté succombe au terrible ». Que la psychanalyse ait des limites sur le plan thérapeutique, c’est à la médicine d’en juger, elle n’en reste pas moins une révolution au sein des sciences humaines par la conception nouvelle qu’elle donne de l’homme. Désormais, pour comprendre l’homme, cet inconnu », il faut compter avec cette théorie inaugurée par Freud. Si elle a suscité des critiques, c’est surtout parce qu’elle a porté atteinte à des vérités sur l’homme longtemps tenues pour indépassables. L’inconscient n’en demeure pas moins le propre de l’homme tout autant que la conscience.
Laconscience de soi est la capacité d’introspection et la capacité de se reconnaître en tant qu’individu séparé de l’environnement et des autres individus. [1] Elle ne doit pas être
Faisant suite à l’article paru en septembre dernier sur le Leadership de pleine conscience-Une stratégie efficace pour les gestionnaires ? », je vous propose de pousser la réflexion sur la conscience de soi. Pourquoi et en quoi est-elle si essentielle au leader ? Quel rôle joue-t-elle dans la mobilisation des équipes ? Comment fait-on pour la cultiver ? La conscience de soi, c’est aussi développer la capacité à se connaître soi-même comme leader Apprendre à repérer ce qui se passe en nous lorsque nous sommes stressés et que nous vivons trop de pression, que nous sommes en mode pilote automatique » ou encore lorsque notre bavardage mental prend toute la place et nous coupe de l’expérience directe du moment présent et des possibilités d’être proactif. On sait très bien maintenant à quel point le stress chronique est nuisible tant au niveau de la santé physique que psychologique. Il est cependant moins connu que le stress que l’on porte déborde sur les personnes qui nous entourent. Au travail, c’est une information de première importance car elle a un effet direct sur la qualité du leadership et voici pourquoi Notre cerveau étant conçu à la base pour assurer notre survie balaie sans cesse notre environnement afin de détecter toute menace potentielle. Ainsi, toute menace perçue stress réel ou relatif déclenche alors la sécrétion des hormones de stress. Le corps et l’esprit sont alors en état d’alerte. Que se passe-t-il lorsqu’un leader est stressé par trop de pression ? Le cerveau des employés perçoivent instinctivement cette menace et le leader devient alors un danger » potentiel. Les hormones de stress de chacun des membres de l’équipe sont alors libérées ayant comme conséquence de bloquer le mode collaboration » et de les placer plutôt en mode évitement ». Concrètement, leur capacité à avoir une pensée claire, à prendre de bonnes décisions et à être créatif sera réduite à sa plus simple expression ou pire encore peut devenir inaccessible. C’est un fait que les gestionnaires vivent quotidiennement du stress. L’Université de Montréal publiait en octobre dernier les résultats d’une recherche sur la santé mentale des cadres dans les organisations du Québec un cadre sur cinq déclare souffrir de détresse psychologique et 20% d’entre eux ont une consommation d’alcool qui pourrait entraîner une dépendance. Dans le contexte économique actuel, tout leader se doit alors d’appliquer la même règle de sécurité de base que celle qui prévaut dans les avions Prendre soin de SON bien-être AVANT de vouloir gérer l’équipe. La pleine conscience apprend donc aux gestionnaires à être proactif, à reconnaître les signes de stress dès qu’ils apparaissent afin de pouvoir y répondre adéquatement permettant de rester en santé et maintenir la cohésion de l’équipe par un leadership mobilisateur. La conscience de soi permet au leader de prendre conscience des automatismes. Le pilote automatique », c’est ce programme mental qui ouvre la porte à des comportements profondément enracinés avec le temps tel que des habitudes, des préjugées, des perceptions étroites ou des ruminations. Ces automatismes, qui nous maintiennent dans le cadre de ce que nous connaissons et que nous reproduisons inconsciemment bien malgré nous, limitent l’innovation, entraînent la répétition d’expériences négatives et bloquent la capacité à changer. Apprendre à les reconnaître et à les débusquer est de première importance pour le leader. La conscience de soi permet enfin de reconnaître le bavardage mental qui nous entraîne dans un labyrinthe de pensées et d’opinions plutôt que de rester en contact avec l’expérience directe. Nous croyons à tort que ce que nous dit ce discours intérieur doit être vrai mais les experts en neurologie nous disent qu’il s’agit plutôt d’un ménage que fait notre cerveau! De plus, il coupe le leader de toute l’information pertinente disponible obtenue par l’écoute active et la communication authentique avec les membres de l’équipe. Cultiver la conscience de soi, c’est développer la capacité à s’observer avec patience et bienveillance pour se connaître et reconnaître nos modes de fonctionnement comme leader en vue de les transformer. C’est l’assise fondamentale sur laquelle les autres compétences et qualités peuvent se déposer pour assurer le mieux-être du leader et celui de son équipe. La méditation pleine conscience est un entraînement de l’esprit. C’est la gym du cerveau qui nous ramène invariablement dans l’instant présent à l’abri des programmes inconscients pour développer la conscience de soi. Cette transformation est possible puisque notre cerveau possède la capacité de se transformer et de se remodeler en fonction des entraînements quotidiens. Miser sur cette capacité, c’est favoriser l’adoption de nouvelles compétences de leadership mieux adaptées à la mobilisation des équipes et à une gestion humaine des ressources. Êtes-vous prêts pour l’entraînement ? Lucie Poitras inf., CRHA Formatrice à la pleine conscience et formatrice agréée L’Éthique parle Coeur wdDpw6g. 15 89 272 67 154 301 27 216 24

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