Ellesproviennent toutes de la collection privée du Palais princier de Monaco. Clichés pris sur le tournage de La main au collet en 1954 avec Cary Grant, scÚnes de vie de princesse sur le Rocher.
InfosDiffusionsCastingRĂ©sumĂ©Monaco est, aprĂšs le Vatican, le deuxiĂšme plus petit Ătat indĂ©pendant du monde. EmblĂšme du Rocher et garant de sa prospĂ©ritĂ©, la famille princiĂšre fascine le monde entier. C'est cet univers trĂšs exclusif que des camĂ©ras proposent de dĂ©couvrir, en suivant au plus prĂšs le prince Albert II et la princesse CharlĂšne, mais aussi les coulisses des grands Ă©vĂ©nements de la PrincipautĂ©. Car Ă©tĂ© comme hiver, Monaco est en Ă©bullition. ĂvĂ©nements mondains, culturels et sportifs rythment les saisons des MonĂ©gasques. L'Ă©quipe du magazine invite Ă©galement Ă pĂ©nĂ©trer dans les coulisses du Palais oĂč 250 personnes travaillentGenreMagazine - SociĂ©tĂ©AnnĂ©e de sortie2016AvecAndrĂ©a RiedingerInfos supplĂ©mentairesâAvis des internautes 9Vous avez aimĂ© ce programme ?
Monacoest, aprĂšs le Vatican, le deuxiĂšme plus petit Ătat indĂ©pendant du monde. EmblĂšme du Rocher et garant de sa prospĂ©ritĂ©, la famille princiĂšre fascine le
InfosDiffusionsCastingRĂ©sumĂ©Monaco est, aprĂšs le Vatican, le deuxiĂšme plus petit Ătat indĂ©pendant du monde. EmblĂšme du Rocher et garant de sa prospĂ©ritĂ©, la famille princiĂšre fascine le monde entier. C'est cet univers trĂšs exclusif que des camĂ©ras proposent de dĂ©couvrir, en suivant au plus prĂšs le prince Albert II et la princesse CharlĂšne, mais aussi les coulisses des grands Ă©vĂ©nements de la PrincipautĂ©. Car Ă©tĂ© comme hiver, Monaco est en Ă©bullition. ĂvĂ©nements mondains, culturels et sportifs rythment les saisons des MonĂ©gasques. L'Ă©quipe du magazine invite Ă©galement Ă pĂ©nĂ©trer dans les coulisses du Palais oĂč 250 personnes travaillentGenreMagazine - SociĂ©tĂ©AnnĂ©e de sortie2016AvecAndrĂ©a RiedingerInfos supplĂ©mentairesâAvis des internautes 1Vous avez aimĂ© ce programme ?
Adécouvrir mercredi 25 novembre à 21:05 sur RMC Découverte « Palais de Monaco : les secrets de construction », un document inédit réalisé par Fabrice Buysschaert pour PATRICK SPICA
After being closed for two years, the Princeâs Palace of Monaco is preparing to reopen its doors to the public. This will involve two major elements the extraordinary discovery of the Italian Renaissance frescos covering a total surface area of 600m2 and the visit of the State Apartments which have been completely renovated with, in particular, the unprecedented hanging of paintings from the historic collections of the Princes of Monaco.
Ellesproviennent toutes de la collection privée du Palais princier de Monaco. Clichés pris sur le tournage de Dans les coulisses du Carlton, à lire dans femme actuelle n°1504, en kiosque
Avec ses 2km2, Monaco est, aprĂšs le Vatican, le deuxiĂšme plus petit Ă©tat indĂ©pendant du monde. EmblĂšme du Rocher et garant de sa prospĂ©ritĂ©, la famille princiĂšre fascine le monde entier. Câest au coeur de cet univers trĂšs exclusif quâOphĂ©lie Meunier et les camĂ©ras de Zone Interdite vont nous nous avons pu, pendant un an, dĂ©couvrir aussi bien lâintimitĂ© de la famille princiĂšre, au plus prĂšs du Prince Albert II et de la Princesse CharlĂšne, que les coulisses des grands Ă©vĂ©nements de la PrincipautĂ©. Car Ă©tĂ© comme hiver, Monaco est en Ă©bullition. EvĂšnements mondains, culturels et sportifs rythment les saisons des MonĂ©gasques le bal de la rose, la cĂ©lĂšbre soirĂ©e caritative organisĂ©e par la Princesse Caroline, le Grand Prix de F1 que nous suivons en compagnie du Souverain, en passant par la fĂȘte nationale ou celle de Sainte OphĂ©lie Meunier, nous dĂ©couvrons aussi les coulisses du Palais et les 250 personnes qui y travaillent pour servir la famille princiĂšre et faire rayonner lâimage du Rocher dans le monde entier. Du chambellan Ă lâassistante personnelle du Prince, des cuisiniers aux lingĂšres, ils sont les chevilles ouvriĂšres des grands Ă©vĂšnements comme des cĂ©lĂ©brations familiales. Et pour la premiĂšre fois, le Palais ouvre ses portes Ă nos camĂ©ras, Ă lâoccasion des fĂȘtes de NoĂ«l, le moment pour le Prince et la Princesse dâaccueillir, chaque annĂ©e, 600 enfants monĂ©gasques et de leur offrir des cadeaux. Câest une tradition instaurĂ©e par le Prince Rainier et Ă laquelle le Prince Albert, enfant, participait dĂ©jĂ . Nous soufflerons aussi la premiĂšre bougie des jumeaux Gabriella et Jacques, une fĂȘte comme un rayon de soleil dans les agendas surchargĂ©s du couple princier et lâoccasion aussi pour eux de se confier et de nous parler de leur famille et des nombreuses responsabilitĂ©s quâils assument Ă la tĂȘte de cet Ă©tat.
CarĂ©tĂ© comme hiver, Monaco est en Ă©bullition. ĂvĂ©nements mondains, culturels et sportifs rythment les saisons des MonĂ©gasques. L'Ă©quipe du magazine invite Ă©galement Ă pĂ©nĂ©trer dans les
Moment de complicitĂ© entre Albert et CharlĂšne, aprĂšs le baptĂȘme de leurs jumeaux. "Comme ils ont grandi! Qu'ils ont changĂ©!" Autour de la cathĂ©drale, les rĂ©actions fusent, unanimes. Il est dix heures. Les quatre cents invitĂ©s prennent place peu Ă peu Ă l'intĂ©rieur de la nef. Sur les marches du parvis, ces dames rivalisent d'Ă©lĂ©gance, sensationnel ballet de toilettes et de chapeaux aux tons majoritairement crĂšme, pastel ou azur. >>> A voir aussi le baptĂȘme de Jacques et Gabriella en images Accompagner les jumeaux dans leur cheminement spirituelTout Monaco s'est rĂ©uni pour cĂ©lĂ©brer le baptĂȘme solennel du prince hĂ©rĂ©ditaire Jacques et de la princesse Gabriella. Une cĂ©rĂ©monie conduite par l'archevĂȘque de Monaco, monseigneur Barsi, aux cĂŽtĂ©s du nonce apostolique auprĂšs de la principautĂ©, monseigneur Luigi Travaglino, de l'Ă©vĂȘque de Nice, monseigneur AndrĂ© Marceau, et du vicaire gĂ©nĂ©ral de Vintimille-San Remo, monseigneur Umberto Toffani. Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1⏠sans engagement Sur le cĂŽtĂ© de la cathĂ©drale, la porte Saint-Nicolas fait office d'entrĂ©e pour les membres de la famille princiĂšre et les parrains et marraines accueillis par monseigneur Barsi. Ceux du prince hĂ©rĂ©ditaire Jacques sont Christopher LeVine, Jr et Diane de Polignac Nigra. Gareth Wittstock et Nerine Pienaar auront la charge d'accompagner la princesse Gabriella dans son cheminement spirituel. Des parrains et marraines proches du couple princier "Nous vivons un grand Ă©vĂ©nement avec toute notre famille rĂ©unie, nous confie Gareth Wittstock, le frĂšre de la princesse CharlĂšne. Devenir le parrain de Gabriella reprĂ©sente Ă mes yeux une grande responsabilitĂ©. Nous avons rĂ©pĂ©tĂ© hier pour la cĂ©rĂ©monie, il y a eu un gros travail de prĂ©paration et tout devrait bien se passer. CharlĂšne est extrĂȘmement heureuse, ravie de passer cette journĂ©e avec sa famille rĂ©unie autour d'elle, ce qui lui importe beaucoup." Si Nerine Pienaar est une amie chĂšre au coeur de CharlĂšne, elle est aussi connue pour ĂȘtre l'Ă©pouse de François Pienaar, cĂ©lĂšbre joueur de rugbysud-africain, vainqueur de la coupe du monde en 1995, et dont les images avec Nelson Mandela ont fait le tour de la planĂšte et inspirĂ© le film Invictus Ă Clint Eastwood. Diane de Polignac Nigra est la petite niĂšce du prince Louis de Polignac, qui Ă©tait le parrain d'Albert, et Christopher LeVine, le petit-fils de la soeur cadette de la princesse Grace, et tĂ©moin de mariage du souverain, dont il est par ailleurs trĂšs proche. Les jumeaux Jacques et Gabriella de Monaco dans les bras de leurs parents Ă prĂšs l'office religieux, pour la photo de famille sur le MATINLa premiĂšre Ă©tape de la vie du futur prince de MonacoJuste avant l'arrivĂ©e tant attendue du couple princier et de ses jumeaux, l'archevĂȘque de Monaco salue chaleureusement Pierre, Andrea, Alexandra, Louis, Pauline et Camille, les enfants des princesses Caroline et StĂ©phanie qu'il connaĂźt si bien. "Nous vivons un moment historique, un Ă©vĂ©nement important pour la famille princiĂšre, nous confiait quelques heures plus tĂŽt monseigneur Barsi, le baptĂȘme du futur prince qui montera un jour sur le trĂŽne. C'est aussi une grande joie, car nous voyons aujourd'hui deux enfants entrer dans la communautĂ© catholique et chrĂ©tienne. Nous avons prĂ©parĂ© ce moment avec le prince Albert et la princesse CharlĂšne en rĂ©flĂ©chissant au sens du baptĂȘme, comme le font toutes les familles. Quant aux textes, nous nous en sommes tenus Ă ceux de la parole de Dieu de ce jour, le sixiĂšme dimanche de PĂąques. Ils sont d'ailleurs trĂšs bien adaptĂ©s Ă la circonstance, puisque le Christ JĂ©sus nous appelle Ă aimer Dieu et Ă aimer son prochain, ce qui reprĂ©sente tout le programme de la vie chrĂ©tienne." La famille Wittstock fait Ă son tour son entrĂ©e au son du Premier livre d'orgue de ClĂ©rambault interprĂ©tĂ© par Olivier Vernet, le titulaire des grandes orgues de la cathĂ©drale de Monaco. Le grand moment arrive enfin. Deux voitures quittent le palais et dĂ©posent Jacques et Gabriella dans les bras de leurs nounous Ă la porte Saint-Nicolas. Une minute plus tard, le couple princier arrive, dĂ©clenchant des applaudissements nourris. Une cĂ©rĂ©monie empreinte de recueillement"Quel prĂ©nom avez-vous choisi pour vos enfants?" demande alors l'archevĂȘque. "Jacques et Gabriella", rĂ©pondent Ă l'unisson Albert et CharlĂšne. Quelques secondes plus tard, monseigneur Barsi s'adresse Ă©galement aux parrains et marraines. "Et vous qui avez acceptĂ© d'ĂȘtre les parrains et les marraines de ces enfants, vous devrez aider les parents Ă exercer leurs responsabilitĂ©s. Ătes-vous disposĂ©s Ă le faire?" "Oui, nous le sommes", rĂ©pondent-ils de concert. En français. Ă l'issue du rituel de l'accueil, la cĂ©rĂ©monie se poursuit Ă l'intĂ©rieur de la cathĂ©drale au son du Gloria de Sir Richard Terry. Ă gauche du baptistĂšre se tiennent les membres de la famille Grimaldi, et de l'autre cĂŽtĂ© du choeur, les bĂ©bĂ©s et leurs parents, accompagnĂ©s des parrains et marraines. Le marquis des Baux et la comtesse de CarladĂšs arborent deux magnifiques robes de baptĂȘme Baby Dior en voile de coton blanc ornĂ©es de broderies d'inspiration vĂ©gĂ©tale, de plis fins et de dentelles de Calais, marquĂ©es de leurs monogrammes respectifs. La princesse CharlĂšne a veillĂ© personnellementau choix des matiĂšres et des motifs. Elle tient dans ses bras le prince Jacques, si sage et dont les yeux grands ouverts semblent ne rien manquer de l'instant. Tout aussi paisible, la princesse Gabriella observe, captivĂ©e, les lumiĂšres qui illuminent la haute voĂ»te de l'Ă©difice. C'est Ă Andrea Casiraghi, le fils aĂźnĂ© de la princesse Caroline, que revient l'honneur de la premiĂšre lecture un extrait de la PremiĂšre lettre de saint Jean. La maĂźtrise de la cathĂ©drale et les Petits chanteurs de Monaco dirigĂ©s par Pierre Debat, maĂźtre de chapelle de la cathĂ©drale, enchantent l'auditoire. L'homĂ©lie de monseigneur BarsiSur un mĂȘme rang, Pierre, Andrea, les princesses StĂ©phanie et Caroline et la princesse Alexandra Ă©changent des regards complices. Dans son homĂ©lie, monseigneur Barsi rappelle l'Ă©tymologie du mot "baptiser", "qui vient du grec et signifie 'plonger, entrer profondĂ©ment profondĂ©ment.' Ce mot est courant dans le langage de la marine, elle l'utilise lors de la mise Ă l'eau d'un nouveau bateau. L'Ăglise se sert de ce terme pour rĂ©vĂ©ler le sens du rite sacrĂ© qui donne la grĂące divine. Par l'eau du baptĂȘme, nous sommes plongĂ©s dans le mystĂšre de la mort et de la rĂ©surrection de JĂ©sus, source intarissable de vie." L'archevĂȘque conclut ensuite son intervention en citant Jean XXIII "Quelque temps aprĂšs son Ă©lection, en octobre 1958, le saint pape Jean XXIII rĂ©pondait Ă la question d'un journaliste 'Quel est le plus beau jour de votre vie?' Et le nouveau pape de rĂ©pondre 'Le jour de mon baptĂȘme.' Je souhaite que le prince hĂ©rĂ©ditaire Jacques et la princesse Gabriella puissent dĂ©couvrir, Ă leur tour, que le plus beau jour de leur vie aura Ă©tĂ© leur baptĂȘme, car ce sacrement marque la premiĂšre Ă©tape d'une aventure avec JĂ©sus Christ, aventure qui ne finira jamais." Une cĂ©rĂ©monie bĂ©nie par le pape FrançoisDiane de Polignac Nigra lit ensuite la priĂšre commune de l'assemblĂ©e, avant la litanie des saints et la priĂšre d'exorcisme et de dĂ©livrance. Les bĂ©bĂ©s dans les bras de leurs parents sont immobiles, attentifs, tĂȘte contre tĂȘte, liĂ©s par une affinitĂ© mystĂ©rieuse. CharlĂšne couve du regard son fils au moment oĂč l'archevĂȘque procĂšde aux sacrements du baptĂȘme. L'imposition de la main, l'eau sur son front et l'onction avec le saint chrĂȘme ne le perturbent pas un instant, tout comme sa soeur Gabriella, dans les bras de son pĂšre, quelques secondes plus tard. Ă la toute fin de la messe de baptĂȘme, monseigneur Umberto Toffani lit le message que le pape François a tenu Ă adresser au couple princier "Ă l'occasion du baptĂȘme du prince hĂ©rĂ©ditaire Jacques et de la princesse Gabriella, je souhaite m'associer par la priĂšre Ă la cĂ©lĂ©bration de confier Ă Dieu l'avenir chrĂ©tien de votre fils et de votre fille. Partageant votre joie et celle de toute la famille princiĂšre ainsi que celle des MonĂ©gasques, je confie vos enfants Ă la protection maternelle de la Vierge Marie afin qu'elle les accompagne tout au long de leur vie. De grand coeur, j'adresse une particuliĂšre bĂ©nĂ©diction apostolique au prince hĂ©rĂ©ditaire Jacques et Ă la princesse Gabriella, Ă Votre Altesse SĂ©rĂ©nissime, Ă la princesse CharlĂšne et Ă la famille princiĂšre ainsi qu'Ă tous les habitants de la principautĂ©. Le Vatican, le 18 avril 2015, François." La joie immense d'Albert et CharlĂšne, Ă l'unisson avec celle des MonĂ©gasquesUn message touchant qui marque la fin du service religieux. Tandis que les invitĂ©s quittent la cathĂ©drale, le couple princier procĂšde Ă la signature des registres placĂ©s sur l'autel par le chanoine CĂ©sar Penzo, chapelain du palais. Monseigneur Barsi bĂ©nit ensuite les cadeaux des parrains et marraines, traditionnelles mĂ©dailles et timbales. Enfin, Jacques et Gabriella font leur apparition en haut des marches dans les bras du couple souverain. Une joie immense se lit sur les visages d'Albert et CharlĂšne. Les danseuses du groupe folklorique La Palladienne entament devant eux une danse intitulĂ©e Gracieuse en hommage Ă la princesse de Monaco. Le temps de rĂ©aliser une photo officielle historique, les deux Ă©poux, qui ont confiĂ© les bĂ©bĂ©s Ă leurs nurses pour qu'ils rentrent au palais en voiture, s'offrent un bain de foule jusqu'Ă la porte d'honneur du palais. EscortĂ©s par des formations folkloriques venues de Provence et d'Auvergne, qui rendent hommage aux terres de France oĂč la famille princiĂšre possĂšde des attaches historiques. Une atmosphĂšre chaleureuse et bon enfant rĂšgne sur la place, oĂč plusieurs milliers de personnes les attendent. Les souverains ont une attention pour chacun. Un mot pour tous. Alors que sonne une derniĂšre fois la fanfare des carabiniers, ils regagnent le palais, main dans la main. Cocktail et rĂ©ception en famillePeu aprĂšs, dans la salle du trĂŽne, soixante-dix invitĂ©s assistent Ă la cĂ©rĂ©monie de remise de dĂ©corations au cours de laquelle le prince hĂ©rĂ©ditaire est nommĂ© grand-croix dans l'ordre de Grimaldi -Albert l'Ă©tait devenu le 18 avril 1958, troisjours avant son baptĂȘme- et la princesse Gabriella grand officier. Le parrain et la marraine du prince Jacques sont Ă©galement Ă©levĂ©s au rang d'officiers dans l'ordre de Saint-Charles et ceux de la princesse Gabriella, officiers dans l'ordre de Grimaldi. Cette journĂ©e mĂ©morable se poursuit Ă l'abri des regards. Ă un cocktail dans la cour d'honneur du palais succĂšde une rĂ©ception dans les jardins privĂ©s pour deux cents convives. "C'est avant tout un Ă©vĂ©nement familial, mais que nous sommes heureux de partager avec la population de la PrincipautĂ©, nous confiait le prince il y a quelques jours. Cette occasion de rencontre avec les MonĂ©gasques et les rĂ©sidents reprĂ©sente une opportunitĂ© pour moi et ma famille de vivre de trĂšs beaux moments de partage. Il s'agit bien sĂ»r de la continuitĂ© de la dynastie, mais aussi de nos enfants. Ils commencent leur long apprentissage de la vie." Cet article est paru dans le m agazine Point de Vue n°3486, du 13 mai 2015. Courtesy of Point de VueCet article est paru dans le m agazine Point de Vue n°3486, du 13 mai 2015. Emmanuel Cirodde Les plus lus OpinionsTribunePar Carlo Ratti*ChroniquePar Antoine BuĂ©no*ChroniqueJean-Laurent Cassely
LIREAUSSI : Dans les coulisses du Venturi Antarctica, premier engin Ă©lectrique dâexploration polaire. A la rescousse des manchots ! Autre forte illustration de lâengagement de la PrincipautĂ© envers les rĂ©gions polaires : la recherche. Depuis 2010, le Centre Scientifique de Monaco (CSM) mĂšne des travaux soutenus dans ces zones.
Abstract Index Outline Text Bibliography Notes References About the author Abstracts InitiĂ©e par lâUnion dĂ©partementale des offices de tourisme et syndicats dâinitiative des Alpes-Maritimes, en rĂ©ponse Ă la prise de conscience du galvaudage des recettes les plus emblĂ©matiques de la cuisine niçoise, la labellisation de la Cuisine nissarde », intervient Ă un moment de rĂ©surgence des manifestations du particularisme » niçois, largement appuyĂ©es, si ce nâest impulsĂ©es, par la municipalitĂ© de Nice. Bien que ces deux opĂ©rations nâaient pas de sources ni dâobjectifs communs, lâune Ă©tant Ă vocation touristique, lâautre Ă portĂ©e culturelle et politique, elles ne sâen retrouvent pas moins objectivement alliĂ©es dans la rĂ©affirmation de lâidentitĂ© niçoise. The creation, in 1998, of the registered trade-mark âCuisine nissardeâ by the departmental union of tourism agencies of the Alpes-Maritimes » UDOTSI, in order to counterbalance the degradation of the image of the traditional regional cooking and of its most emblematic recipes, has taken place in a period of strong reactivation of the local identity, mainly supported and even promoted by the municipal authorities of Nice since 1995. Even though these two processes have no common origins and aims, the first one being a specific tourist-oriented operation and the second one a more global political and cultural purpose, they do have become objective allies in the reaffirmation of the local of page Full text 1La labellisation dâune cuisine rĂ©gionale et la protection de la marque ainsi créée par la propriĂ©tĂ© industrielle, constituent une entreprise inĂ©dite en France. Aussi, la crĂ©ation, dans les Alpes-Maritimes, de la marque Cuisine nissarde, le respect de la tradition » amĂšne-t-elle Ă sâinterroger sur les motivations, la signification et la portĂ©e dâune telle opĂ©ration qui intervient dans le contexte gĂ©nĂ©ral du dĂ©veloppement dâune demande sociale pressante pour des produits alimentaires de qualitĂ© et dont lâorigine doit ĂȘtre clairement dĂ©terminĂ©e. Nous ne traiterons pas cependant ici de la validitĂ© et de la lĂ©gitimitĂ© dâune telle dĂ©marche, la labellisation et la codification dâune cuisine rĂ©gionale et de ses plats les plus reprĂ©sentatifs posant des questions â en particulier dâacceptabilitĂ© sociale, dĂšs lors que lâon touche aux pratiques quotidiennes â qui dĂ©passent pour beaucoup le cadre de notre propos. Il sâagira en revanche de montrer en quoi cette opĂ©ration SâinsĂšre, nolens volens, dans une dynamique de relance identitaire et alimente la rĂ©affirmation dâun particularisme local. 1 Une recherche rĂ©cente montre que la cuisine locale traditionnelle est partout dĂ©signĂ©e comme une de ... 2 "Une gastronomie haute en saveur", CĂŽte dâAzur, Art et DĂ©couverte, Ă©dition 2002. 3 LâEstocaficada a pour mission exclusive, depuis 1905, de dĂ©fendre le stockfisch ou estocaficada ; ... 4 La parution en 1999 du MĂ©morial du pays niçois 1968-1998 est lâoccasion de passer en revue les figu ... 2La cuisine, pilier et signifiant de la culture rĂ©gionale1 est, dans les Alpes-Maritimes, depuis toujours fortement valorisĂ©e, en particulier par les mĂ©dias touristiques, quâils soient dĂ©partementaux ou municipaux. Le ComitĂ© rĂ©gional de tourisme Riviera CĂŽte dâAzur lui consacre un chapitre dans sa brochure de prĂ©sentation gĂ©nĂ©rale2 et la Ville de Nice ne manque pas de la mettre en exergue dans la fabrication de son image touristique. Mais câest aussi toute la sociĂ©tĂ© locale qui, au quotidien, cĂ©lĂšbre le culte de la cuisine niçoise et glorifie ses hĂ©ros plusieurs associations, dont certaines trĂšs anciennes, se sont donnĂ©es pour mission la dĂ©fense et la promotion de la cuisine du comtĂ© de Nice et de quelques-uns de ses plats caractĂ©ristiques3 ; et les figures lĂ©gendaires de la cuisine et de la gastronomie locale figurent en bonne place au panthĂ©on niçois4. Au travers de ses produits, de ses spĂ©cialitĂ©s et de ses acteurs, servie par des plats emblĂ©matiques qui lâont fait reconnaĂźtre internationalement, la cuisine constitue lâune des composantes fondamentales du stĂ©rĂ©otype niçois. 3Pourtant, câest un constat amer que fait, en 1995, lâUnion dĂ©partementale des offices de tourisme et syndicats dâinitiative UDOTSD la cuisine niçoise est galvaudĂ©e et ses recettes dĂ©naturĂ©es, les plats servis dans les restaurants de la CĂŽte dâAzur nâayant souvent plus de niçois que le nom. Aussi Ă©labore-t-elle un plan de sauvegarde destinĂ© Ă revaloriser lâauthentique cuisine niçoise ». Cette dĂ©marche aboutira Ă la crĂ©ation, en 1998, du label Cuisine nissarde, le respect de la tradition », marque collective, protĂ©gĂ©e par la propriĂ©tĂ© industrielle. 5 Tout le tissu associatif niçois est invitĂ© Ă participer et Ă exposer des projets que la municipalit ... 6 Lâapprentissage du nissart figure parmi les objectifs prioritaires de la Charte de lâidentitĂ© niçoi ... 7 Dans la foulĂ©e des Ătats gĂ©nĂ©raux de lâidentitĂ© niçoise, un festival de polyphonies et musiques tra ... 8 Comme la fiĂšra de la San BertoumiĂ©u, ancienne foire traditionnelle, relancĂ©e en 2000 par la mairie ... 4Lâesprit et les attendus de cette opĂ©ration se trouvent alors largement en accord avec ceux dĂ©veloppĂ©s par la ville de Nice dans son programme de relance de lâidentitĂ© niçoise. En effet, lâannĂ©e 1995 marque la recrudescence des manifestations de ce que lâon a appelĂ© le particularisme » niçois et lâune des premiĂšres actions dâenvergure, lancĂ©e par Jacques Peyrat peu aprĂšs son Ă©lection Ă la mairie de Nice, est la convocation des Ătats gĂ©nĂ©raux de lâIdentitĂ© niçoise »5. Diverses actions, initiĂ©es par les associations Ă vocation culturelle ou par les acteurs du tourisme, sont alors rapidement concrĂ©tisĂ©es. Par le renouveau de la langue nissarde6, par la promotion de la musique et des chants traditionnels du comtĂ© de Nice7, par la rĂ©actualisation de fĂȘtes et foires traditionnelles8 auxquelles la cuisine est Ă©troitement associĂ©e, câest un certain prosĂ©lytisme » niçois qui tend ainsi Ă se renforcer. 5Câest donc une convergence dâobjectifs, si ce nâest dâintĂ©rĂȘts, qui apparaĂźt mĂȘme si les deux opĂ©rations nâont pas Ă©tĂ© formellement liĂ©es et ont rĂ©pondu Ă deux stratĂ©gies diffĂ©rentes et deux modes de financement diffĂ©rents. Plus largement, la cuisine niçoise, devenant nissarde », sort aujourdâhui de la stricte imagerie touristique et des cuisines familiales pour participer Ă lâexaltation du particularisme niçois. AuthentifiĂ©e, caractĂ©risĂ©e, labellisĂ©e, codifiĂ©e, dĂ©limitĂ©e dans son territoire, elle est convoquĂ©e pour fournir les preuves matĂ©rielles de lâexistence dâune identitĂ© spĂ©cifique au pays niçois » dans un contexte gĂ©nĂ©ral de redĂ©finition et de recomposition des identitĂ©s spatiales et politiques rĂ©gionales. Lâexception culinaire niçoise 9 DĂ©nomination dĂ©sormais privĂ©e de son sens politique, mais qui a conservĂ© un tel pouvoir dâidentific ... 6Par la cuisine passe lâexpression de particularitĂ©s qui distinguent nettement encore aujourdâhui le comtĂ© de Nice »9 de ses voisins, en particulier de la Provence. DiffĂ©rences cultivĂ©es avec soin, parfois avec passion, dans cet espace longtemps autonome et rattachĂ© somme toute rĂ©cemment Ă la nation française. LâĂ©manation et lâexpression dâun terroir original 10 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 11 Lorsque le texte ne le prĂ©cise pas, les citations sont extraites des entretiens rĂ©alisĂ©s sur place ... 7La spĂ©cificitĂ© de la cuisine niçoise tient dâabord a la configuration et Ă la gĂ©ographie de son terroir de production ; configuration physique qui a longtemps dĂ©terminĂ© des conditions de viĂ© quasi autarciques et dâautosubsistance dans les vallĂ©es qui cloisonnent lâarriĂšre-pays Roya, TinĂ©e, Var, VĂ©subie. Câest entre vallons, collines, cols et montagnes que sâest dĂ©veloppĂ©e, parallĂšlement ou en complĂ©ment de lâolĂ©iculture et de lâĂ©levage ovin, une micro-agriculture vivriĂšre, Ă base de cĂ©rĂ©ales, de lĂ©gumineuses et de lĂ©gumes sur des lopins de terre, accrochĂ©s aux restanques de pierres sĂšches »10. La cuisine niçoise, câest les lĂ©gumes, les tomates, les courgettes, les poivrons, les aubergines.âŠ11, une cuisine de potager », essentiellement basĂ©e sur lâaccommodement des lĂ©gumes, Ă©ventuellement avec pĂątes ou galettes ratatouille, tourte de blettes, tians de courgettes ou dâaubergines, farcis, pissaladiĂšre, etc.. 8La cuisine niçoise est aussi souvent qualifiĂ©e de cuisine de pauvres » pour rendre compte de la simplicitĂ©, voire de la rusticitĂ© de certains de ses plats socca galette de farine de pois chiches et polenta bouillie de farine de maĂŻs, autrefois de sarrasin se substituaient en effet souvent au pain dans lâalimentation des paysans. Quant aux plats de viande daube, civet de lapin, ils Ă©taient rĂ©servĂ©s aux repas dominicaux ou de fĂȘte, les restes Ă©tant incorporĂ©s dans les raviolis, la poche de veau ou les lĂ©gumes farcis. 12 Les rĂ©sultats du recensement agricole de 2000 montrent que plus de la moitiĂ© des superficies du dĂ©p ... 9Aujourdâhui, ce sont ces mĂȘmes plats que lâon retrouve sur les tables familiales ou dans les restaurants de Nice, mais câest avec fiertĂ© que lâon vante cet hĂ©ritage culinaire, nĂ© dâune histoire et dâun terroir particuliers, en insistant sur la spĂ©cificitĂ© des produits qui entrent dans leur composition on a des lĂ©gumes exceptionnels les courgettes beurrent, les fĂ©vettes, les artichauts poivrade, les blettes, le mesclun, il nây a quâici quâon trouve ça » clame un restaurateur, tandis que cette prĂ©sidente dâassociation affirme que le lĂ©gume du terroir, câest la blette, ça ne se travaille pas ailleurs ; et puis les petites courgettes, ces petits violons, ça nous est propre. Câest les courgettes de Nice, dans le Var, câest absolument inconnu ». La cuisine niçoise doit en effet, encore aujourdâhui, une grande part de sa spĂ©cificitĂ© Ă lâutilisation de produits quasi exclusifs du terroir niçois la courgette beurre ou courgette violon pour la ratatouille, la courgette ronde celle des farcis, les blettes pour la tourte de blettes salĂ©e ou sucrĂ©e sont des spĂ©cialitĂ©s agricoles » des Alpes-Maritimes et alimentent, pour la quasi-totalitĂ© de leur production, les marchĂ©s locaux de dĂ©tail12. 10Câest donc un lien extrĂȘmement fort qui attache la cuisine niçoise Ă son territoire. De la spĂ©cificitĂ© du terroir et de ses produits est nĂ©e lâexception culinaire niçoise que chacun ici, conscient de son originalitĂ©, se plaĂźt Ă rappeler la ratatouille, les farcis, la salade niçoise, comme son nom lâindique, le pan bagnat, la pissaladiĂšre, tout ça ne se fait pas dans le Var ; la poche de veau, les sardines farcies, câest vraiment trĂšs caractĂ©ristique ; et la tourte de blettes sucrĂ©e, câest vraiment propre au comtĂ© niçois ». Un art de vivre et une culture au quotidien 13 DĂšs les annĂ©es 1760 sâamorce un mouvement de villĂ©giature touristique Ă Nice, appartenant alors au ... 11La cuisine reprĂ©sente aujourdâhui lâun des vecteurs les plus vivants de la culture niçoise. Elle est Ă la fois base et expression dâun art de vivre et dâune culture qui ont su perdurer malgrĂ© le laminage culturel exercĂ© sur le littoral par le dĂ©veloppement de lâindustrie touristique et lâafflux considĂ©rable de populations de toutes origines depuis la fin du XVIIIe siĂšcle13 14 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. Cette cuisine constamment menacĂ©e aurait dĂ©jĂ pu sombrer vers la fin du XIXe siĂšcle, emportĂ©e, avec les vaisselles dorĂ©es et les clientĂšles de princes, de rois ou dâaventuriers, dans les menus au long cours qui fleurissaient aux tables des palais rococo, dans le secret des maisons bourgeoises ou sous les coupoles des premiers palaces. Mais elle venait du peuple et nâa pas abdiquĂ© au simple voisinage & lâopulence gastronomique. AncrĂ©e entre vallons et collines, nichĂ©e sous les tonnelles, davantage faite pour les bonheurs en famille que pour la distraction des magnats et mondaines, elle vĂ©hicule en coulisses dâautres valeurs que celles quâimporte alors la vie balnĂ©aire sur la Riviera »14. 15 Collation matinale et goĂ»ter. 12Elle est lâillustration dâun art de vivre populaire, dâune culture vĂ©cue au quotidien qui sâexprime aussi bien dans les cuisines familiales que sur les marchĂ©s du cours Saleya ou de la LibĂ©ration, lors des fĂȘtes se terminant invariablement par ces festins » qui rassemblent toute la communautĂ© ou dans la rue oĂč se dĂ©gustent sur le pouce socca, pan bagnat ou pissaladiĂšre Ă lâheure de la merenda »15. Dâailleurs, on retrouve souvent la pissaladiĂšre, la tourte de blettes, le pan bagnat dans les boulangeries, câest courant, on les trouve vraiment au quotidien ; par contre, les recettes plus Ă©laborĂ©es, vous les trouverez dans les restaurants ». 16 QualifiĂ©e de "lieu-culte", de "musĂ©e de la cuisine nissarde" lâadresse du restaurant figure dans to ... 17 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 55. Jacques Maximin est le crĂ©ateur de la "fleur de courge ... 13Le restaurant de spĂ©cialitĂ©s niçoises constitue lâautre lieu privilĂ©giĂ© dâexpression et de cĂ©lĂ©bration de la cuisine niçoise. FrĂ©quentĂ© par une clientĂšle dâhabituĂ©s qui viennent y dĂ©guster les plats traditionnels que la vie moderne » ne permet plus guĂšre de rĂ©aliser, ou par des touristes Ă la recherche dâune cuisine de terroir originale, il est le temple dont les officiants sont devenus parfois de vĂ©ritables hĂ©ros locaux et gloires internationales. Son archĂ©type est reprĂ©sentĂ© par celui dâHĂ©lĂšne Barale, au coeur du Vieux Nice, bien nommĂ© Aux spĂ©cialitĂ©s niçoises16. On vient y communier au culte de la cuisine niçoise Ă travers un menu unique oĂč se succĂšdent tous ses plats emblĂ©matiques pissaladiĂšre, socca, salade niçoise, ravioli, sautĂ© de veau et tourte de blettes. Restaurants populaires du Vieux Nice, mais aussi restaurants Ă©toilĂ©s dont certains chefs sont unanimement louĂ©s pour avoir rĂ©interprĂ©tĂ© et magnifiĂ© les produits du terroir niçois. Ainsi, Jacques Maximin, longtemps chef au Chantecler, restaurant Ă©toilĂ© du Negresco, figure, malgrĂ© ses origines nordistes, parmi les hĂ©ros niçois il a donnĂ© une identitĂ© nouvelle aux tians, ces gratins de pure souche niçoise [...], les petites courgettes fleurs [...]. Il anoblit ces lĂ©gumes, les âinventaâ[...], il en fit un plat-vedette »17. Quant Ă Franck Cerutti, niçois dâorigine, câest avec Ă©motion et fiertĂ© que lâon relate ses passages sur le marchĂ© du cours Saleya oĂč, dit-on, il vient lui-mĂȘme chercher les fleurs de courgettes quâil servira au Louis XV de Monaco. 14Ainsi, dans tous ces lieux de vie, du plus quotidien au plus exceptionnel, la cuisine niçoise vit, se vit, et se transmet, diffusant Ă sa suite un ensemble de valeurs qui viennent Ă la rencontre de nouvelles aspirations qui sâexpriment dans lâensemble de la sociĂ©tĂ©. ParĂ©e des vertus de convivialitĂ©, de partage, de simplicitĂ©, dâauthenticitĂ©, elle se voit confĂ©rer un rĂŽle social et symbolique trĂšs fort, doublĂ© depuis la dĂ©couverte » des bienfaits dâune alimentation Ă base de lĂ©gumes et dâhuile dâolive dâune vĂ©ritable mission de santĂ© publique. La cuisine niçoise pratiques et normes 18 "La salade niçoise sĂšme la zizanie", Nice Matin du 18 aoĂ»t 2003. 19 "Pas de salade avec la salade niçoise", Le Figaro du 1er juin 2002. 20 Bulletin de liaison de la FĂ©dĂ©ration des associations du comtĂ© de Nice, Ă©ditĂ© en version bilingue. 15Pourtant, malgrĂ© sa dimension culturelle et symbolique, la cuisine niçoise nâen a pas moins Ă©tĂ© malmenĂ©e. Quelques-uns de ses plats les plus connus se sont installĂ©s Ă la carte des restaurants et brasseries un peu partout en France subissant ça et lĂ des adaptations libres, parfois bien Ă©loignĂ©es de la recette dâorigine. Câest la salade niçoise qui met le feu aux poudres et lâon sâinsurge contre les mauvais traitements » que lui font subir certains restaurateurs, y compris niçois. Câest un comble il est devenu difficile de trouver la vraie salade niçoise dans les restaurants de Nice » sâexclame le conseiller municipal dĂ©lĂ©guĂ© aux traditions18. Il nâest pas rare, en effet, dây trouver haricots verts, pommes de terres bouillies, maĂŻs ou encore betteraves ; mais la recette originale [âŠ] ne prĂ©voit ni pomme de terre ni haricot vert ; ingrĂ©dients pas vraiment niçois, qui alourdissent le tout et sont souvent servis cuits, quand la vraie niçoise nâaccepte que des lĂ©gumes crus » assĂšne un chef niçois19. Le pan bagnat, autre emblĂšme niçois est lui aussi lâobjet dâoutrages contre lesquels beaucoup sâĂ©lĂšvent, chacun ayant son exemple Ă donner Jâai mĂȘme trouvĂ© un jour un pan bagnat sans tomates » dĂ©clare lâun tandis quâun autre, dans une lettre publiĂ©e dans Lou Ligamen20, fait part de sa colĂšre lorsque, sĂ©journant en Gascogne, il se vit proposer un pan bagnat fait de pain de mie et garni de mayonnaise pas une goutte dâhuile, fut-elle dâarachide ! Mais alors, avec quoi est-il mouillĂ© ce pain ? ». La liste serait longue, des entorses faites Ă lâorthodoxie culinaire niçoise... et des plaintes qui se sont Ă©levĂ©es pour les dĂ©noncer. De lâesprit Ă la rĂšgle le label cuisine nissarde » 21 Peu de temps auparavant Ă©tait nĂ©e la "Charte de la bouillabaisse marseillaise" sous lâimpulsion dâu ... 16Mettant les mots en actes, la premiĂšre rĂ©action concrĂšte vient de PUDOTSI en 1995. Faisant le constat, Ă la fois du galvaudage des recettes les plus emblĂ©matiques de la cuisine niçoise, de lâabsence de politique de promotion de la cuisine rĂ©gionale, de la mise en place dâactions de dĂ©fense de recettes traditionnelles dans dâautres rĂ©gions21 et, plus gĂ©nĂ©ralement, dâune demande en progression pour des produits authentiques et de qualitĂ©, elle Ă©labore un projet en vue de la crĂ©ation dâun label dans le but de revaloriser lâauthentique cuisine niçoise ». Un dossier est prĂ©sentĂ©, et acceptĂ©, dans le cadre du contrat de Plan Ătat-rĂ©gion- dĂ©partement pour le PĂŽle ville de Nice. Ainsi, dotĂ©e des financements nĂ©cessaires, lâUDOTSI dĂ©veloppe son projet et sâadjoint - la collaboration de professionnels de la gastronomie et de spĂ©cialistes de la cuisine niçoise. Elle sâattache, notamment, la collaboration dâune prĂ©sidente dâun syndicat dâinitiative adhĂ©rent Ă lâUnion, mais surtout prĂ©sidente dâune association de promotion de la cuisine locale, le cercle de la Capelina dâor » qui va ĂȘtre la cheville ouvriĂšre de lâopĂ©ration. 22 Outre la prĂ©sidente de "la Capelina dâor", deux enseignants du lycĂ©e hĂŽtelier de Nice et une dizain ... 17De 1995 Ă 1999, plusieurs Ă©tapes vont se succĂ©der. Dans un premier temps, câest une recherche documentaire poussĂ©e qui est entreprise. Lâensemble des ouvrages prĂ©sents en librairie est collectĂ©, des recherches sont effectuĂ©es dans les bibliothĂšques et aux archives dĂ©partementales, afin dâĂ©tablir un inventaire et un historique des recettes traditionnelles. Puis, Ă partir de 1996, un comitĂ© technique est mis en place composĂ© de professionnels22, il est chargĂ© de sĂ©lectionner les recettes, de les rĂ©diger et de les tester. Le choix se porte sur une quinzaine de recettes emblĂ©matiques le pan bagnat, la salade niçoise, la pissaladiĂšre, les raviolis niçois, les gnocchis niçois, la daube niçoise, la poche de veau farcie, les sardines farcies Ă [a niçoise, le stockfisch, les farcis niçois, la ratatouille niçoise, le tian de courgettes, la tourte de blettes, les ganses niçoises, les beignets aux pommes-raisins secs. La rĂ©daction des recettes donne parfois lieu Ă de vives discussions au sein du comitĂ© technique. Chacun ayant sa propre façon de faire, sa vraie » recette issue de la tradition familiale, lâintroduction de certains Ă©lĂ©ments dĂ©chaĂźne parfois les passions faut-il mettre du concombre dans la salade niçoise, de la salade dans le pan bagnat ? Finalement, câest sur ce quâil ne faut surtout pas mettre que le compromis est trouvĂ©, la mention de variantes permettant de satisfaire le plus grand nombre. Chaque recette est ensuite rĂ©alisĂ©e et testĂ©e au lycĂ©e technique dâhĂŽtellerie et de tourisme de Nice et, aprĂšs validation, un livret de recettes est Ă©ditĂ©. 23 EnregistrĂ©e le 14 octobre 1998 auprĂšs de lâInstitut national de la propriĂ©tĂ© industrielle. 24 Peuvent en outre adhĂ©rer au label, Ă©tablissements dâenseignements hĂŽteliers ou de restauration part ... 18Dans un deuxiĂšme temps, câest la formalisation de lâopĂ©ration qui est obtenue par le dĂ©pĂŽt, en 1998, sous forme de marque collective, du label Cuisine nissarde, le respect de la tradition » et du rĂšglement qui lâaccompagne23. Celui-ci prĂ©cise, outre la nature de la marque Figure 1, les modalitĂ©s de son attribution et de son utilisation par ses bĂ©nĂ©ficiaires, restaurateurs au tout premier chef24. AprĂšs une phase de sensibilisation auprĂšs de tous les restaurateurs proposant des spĂ©cialitĂ©s niçoises, des rĂ©unions sont organisĂ©es afin de prĂ©senter le label aux candidats qui se sont dĂ©clarĂ©s intĂ©ressĂ©s ; les membres du comitĂ© technique ont ensuite inspectĂ© les Ă©tablissements et, aprĂšs dĂ©libĂ©ration, ont attribuĂ© le label Ă ceux qui satisfaisaient aux critĂšres. En adhĂ©rant Ă ce rĂšglement, et moyennant la fourniture par lââUDOTSI du matĂ©riel de signalisation spĂ©cifique autocollant, panonceau, livret de recettes, ces derniers sâengagent Ă proposer en permanence sur leur carte au moins trois des recettes du label, en respectant les indications du livret. 25 19Ă partir de 1999, câest la phase de promotion et de mĂ©diatisation qui est engagĂ©e, en particulier auprĂšs des professionnels du tourisme un CD-Rom, dossier de presse de lâopĂ©ration est Ă©ditĂ© et diffusĂ©, le livret de recettes est diffusĂ© Ă la demande, de nombreux articles paraissent dans la presse rĂ©gionale, voire nationale, lâensemble de lâopĂ©ration Ă©tant dĂ©crite sur le site Internet de lââUDOTSI25, relayĂ© par les sites de la ville de Nice, de lâoffice du tourisme de Nice, du comitĂ© rĂ©gional du Tourisme, etc. 20Enfin, un dernier volet de lâopĂ©ration porte sur la pĂ©rennisation du label, par le suivi et le contrĂŽle de lâutilisation de la marque, par une sensibilisation du lycĂ©e technique dâhĂŽtellerie et de tourisme de Nice, ainsi que par la mise en place de stages destinĂ©s au grand public, assurĂ©s par la Capelina dâor ». 21Pourtant, malgrĂ© tout le soin apportĂ© Ă la rĂ©alisation de documents de promotion de qualitĂ©, au contrĂŽle et au suivi de lâutilisation du label, et Ă la diffusion de lâinformation, il ne semble pas que cette opĂ©ration ait franchi un seuil significatif de notoriĂ©tĂ© nĂ©cessaire pour atteindre tous les objectifs initiaux et assurer sa durabilitĂ© ». Une faible visibilitĂ© 26 En 2003, ils sont 46 dĂ©positaires de la marque 29 dans Nice mĂȘme et 17 dans les communes alentour ... 22Les touristes, Ă qui ce label est censĂ© sâadresser, ne connaissent pas son existence malgrĂ© la prĂ©sence effective dâencarts dans les revues diffusĂ©es dans les offices de tourisme, dans le Magazine vacances distribuĂ© en Ă©tĂ© sur tout le dĂ©partement et la publication rĂ©guliĂšre en pĂ©riode de vacances dâarticles dans la presse rĂ©gionale. Les Niçois eux-mĂȘmes ne le connaissent pas toujours ou nâen ont quâune perception approximative, y compris ceux qui, de par leur activitĂ©, pourraient y ĂȘtre plus sensibles deux libraires rĂ©gionalistes et une agricultrice impliquĂ©e dans la dĂ©fense des produits locaux ont ainsi dĂ©clarĂ© ne pas en connaĂźtre lâexistence. Quant aux restaurateurs, ils montrent souvent peu dâardeur Ă sâafficher comme dĂ©positaires du label26. 23Plusieurs raisons peuvent ĂȘtre invoquĂ©es pour expliquer ce manque de visibilitĂ©. 27 La traduction correcte en nissart aurait Ă©tĂ© coĂŻna nissarda. Câest donc un moyen terme qui a Ă©tĂ© ad ... 24Le terme de cuisine nissarde », sâil peut ĂȘtre Ă©vocateur dâun particularisme local, nâest cependant pas immĂ©diatement intelligible pour qui ne connaĂźt pas lâhistoire du comtĂ© de Nice. Certes, le logo â la Niçoise au panier de lĂ©gumes -â est, lui, parfaitement Ă©loquent, mais nous verrons plus loin que sa prĂ©sence visuelle est loin dâĂȘtre effective et rĂ©pandue, et ne peut donc faire office de rappel, ou dâappel visuel auprĂšs de la clientĂšle. Ce terme de cuisine nissarde » est, en fait, un nĂ©ologisme hybride français / nissart créé par lâUDOTSI aprĂšs que lâINPI ait refusĂ© dâenregistrer le nom proposĂ© de cuisine niçoise », arguant du fait que celui-ci Ă©tait du domaine public et quâil ne pouvait donc ĂȘtre dĂ©posĂ© comme marque commerciale27. 25Quant aux Niçois de souche, la labellisation et la codification de leur cuisine ne sont pas en mesure de modifier des façons de faire acquises et transmises depuis des gĂ©nĂ©rations. La cuisine niçoise fait partie de leur quotidien, et ils nâont pas besoin quâon leur apprenne Ă la faire ». Chacun possĂšde sa recette et quâil puisse y avoir une rĂšgle commune a mĂȘme pu paraĂźtre pour certains inutile, voire irritant. 26De leur cĂŽtĂ©, et paradoxalement, les restaurateurs ne sont pas toujours les plus fervents apĂŽtres du label Cuisine nissarde ». Les rĂšgles de signalisation prĂ©vues par le rĂšglement â panonceau apposĂ© en vitrine dans un endroit visible, marque visible sur le menu et la carte â ne sont pas souvent respectĂ©es. I] semble que, dans ce domaine, lâautocollant des guides gastronomiques rĂ©putĂ©s, dans lesquels le restaurant est mentionnĂ©, soit plus systĂ©matiquement mis en Ă©vidence. Il est vrai que le label Cuisine nissarde » ne correspond Ă aucun classement gastronomique » qui serait susceptible dâentraĂźner le choix de la clientĂšle. En outre, entre moyen de distinction et de promotion susceptible dâattirer une clientĂšle supplĂ©mentaire ou bien source de contraintes, le label a Ă©tĂ© diversement perçu par les restaurateurs, y compris ceux qui en auraient Ă©tĂ© le plus logiquement les dĂ©positaires et les fers de lance. Ainsi, HĂ©lĂšne Barale nâa pas souhaitĂ© adhĂ©rer, pensant quâelle nâavait pas besoin du label », sa clientĂšle Ă©tant de toute façon acquise par dâautres canaux. 27Enfin, la visibilitĂ© du label est limitĂ©e, par dĂ©finition, Ă son territoire dâaction, câest-Ă -dire la ville de Nice ou, ce qui dans lâesprit de beaucoup est Ă©quivalent, au territoire de lâancien comtĂ© de Nice câest tout le comtĂ© de Nice, câest toute la rive gauche du Var [..] on en a acceptĂ© de lâautre cĂŽtĂ©, mais en principe câest le comtĂ© de Nice ». Et mĂȘme si certaines demandes de restaurateurs extĂ©rieurs Ă la ville de Nice ont amenĂ© lââUDOTSI Ă Ă©largir le champ territorial de lâopĂ©ration, il semble aujourdâhui difficile dâenvisager dâaller au-delĂ du dĂ©partement des Alpes-Maritimes, malgrĂ© des demandes nouvelles Ă©manant de Niçois installĂ©s dans dâautres rĂ©gions françaises Nantes, ou mĂȘme Ă lâĂ©tranger Suisse. La difficultĂ© majeure tient, en effet, Ă la disponibilitĂ© des membres du comitĂ© technique, tous bĂ©nĂ©voles, qui ne peuvent se dĂ©placer dans un trop grand rayon pour assurer le suivi et le contrĂŽle prĂ©vu par le rĂšglement, chaque restaurant dĂ©positaire de la marque devant ĂȘtre contrĂŽlĂ© au moins une fois dans lâannĂ©e. La cuisine nissarde est-elle durable » ? 28 Et peut-ĂȘtre aussi des problĂšmes de "personnes", certains Ă la Mairie de Nice, ayant des projets si ... 28La pĂ©rennisation de la marque nâest pas non plus sans susciter quelques inquiĂ©tudes. Les crĂ©dits allouĂ©s Ă lâopĂ©ration Ă©puisĂ©s, lââUDOTSI ne dispose ni du personnel ni de crĂ©dits suffisants pour assurer son suivi, devant se reposer entiĂšrement sur le bĂ©nĂ©volat associatif. Par ailleurs, lâadhĂ©sion au label, entiĂšrement gratuite, ne gĂ©nĂšre pas de revenus qui permettraient de faire fonctionner une Ă©quipe spĂ©cifique. Aussi, certains souhaiteraient que la Mairie de Nice intĂšgre le label dans son programme de promotion de lâidentitĂ© niçoise, mais des problĂšmes administratifs »28 semblent bloquer jusquâĂ prĂ©sent le rapprochement entre les deux structures, lâune dĂ©partementale, lâautre municipale. 29La pĂ©rennisation de la marque est aussi largement liĂ©e Ă lâarrivĂ©e de nouveaux restaurateurs qui auront envie dây adhĂ©rer et, surtout, seront en mesure de rĂ©aliser ses spĂ©cialitĂ©s. Or, il nâexiste actuellement aucun programme spĂ©cifique dâenseignement de cuisine rĂ©gionale dans les lycĂ©es hĂŽteliers des Alpes-Maritimes ; les seules actions notables en la matiĂšre venant du cercle de la Capelina dâor » qui organise tous les ans un concours de cuisine, destinĂ© aux Ă©lĂšves des Ă©coles hĂŽteliĂšres du dĂ©partement. 30Enfin, la rĂ©duction constante des superficies agricoles du dĂ©partement, en particulier les zones de maraĂźchage, pose avec de plus en plus dâacuitĂ© la question du maintien de la production des produits spĂ©cifiques de la cuisine niçoise. En douze ans, câest prĂšs de la moitiĂ© des superficies des cultures lĂ©gumiĂšres, principalement situĂ©es sur le littoral et sur les coteaux niçois, qui a disparu sous les coups dâune pĂ©riurbanisation accĂ©lĂ©rĂ©e et parfois massive. Les amĂ©nagements lourds en cours dans la vallĂ©e du Var et les expropriations liĂ©es poussent, en outre, nombre dâagriculteurs Ă Ă©migrer vers le dĂ©partement du Var pour poursuivre leur exploitation. Câest donc une agriculture dĂ©localisĂ©e » qui se profile ; quâen sera-t-il alors de lâauthenticitĂ© de la cuisine niçoise si ses produits de base ne sont plus cultivĂ©s sur place ? Un engouement rĂ©el 29 Nombre dâouvrages de recettes sur la cuisine provençale et mĂ©diterranĂ©enne avaient cependant relati ... 31MalgrĂ© tout, et quel que soit lâimpact de cette opĂ©ration, il reste quâelle a servi Ă formaliser un corpus de recettes qui, parce quâelles sont pratiquĂ©es au quotidien, nâavaient jamais Ă©tĂ© vĂ©ritablement fixĂ©es au niveau collectif29. Le restaurant labellisĂ© Cuisine nissarde » devient ainsi une sorte de conservatoire, gardien de lâauthenticitĂ© et de lâorthodoxie culinaires niçoises. Et malgrĂ© son caractĂšre normatif et forcĂ©ment rĂ©ducteur, par homogĂ©nĂ©isation des variantes locales, ce corpus donne accĂšs Ă la connaissance et Ă la comprĂ©hension dâune culture et de ses origines grĂące Ă la mise en perspective historique et territoriale quâil comporte. 30 Les stages sont littĂ©ralement pris dâassaut par un public local dâamateurs, leur dĂ©roulement et frĂ© ... 31 Un colloque sur "LâidentitĂ© niçoise" fut organisĂ© en juin 1991 au sein de lâuniversitĂ© de Nice. Tou ... 32Par ailleurs, le succĂšs des stages de cuisine destinĂ©s au grand public, organisĂ©s par la Capelina dâor » montre assez lâintĂ©rĂȘt, voire la passion, que les Niçois Ă©prouvent, individuellement, pour leur cuisine30. Mais câest aussi au niveau collectif que cette opĂ©ration sâest trouvĂ©e en concordance avec des aspirations locales qui se font de plus en plus fortes depuis le dĂ©but des annĂ©es 1990, en particulier dans lâaffirmation de la spĂ©cificitĂ© culturelle niçoise31. Manger niçois un acte militant ? 33AprĂšs la pĂ©riode de doutes qui a accompagnĂ© la fin de lâĂšre MĂ©decin », lâarrivĂ©e, en 1995, de Jacques Peyrat Ă la Mairie de Nice remet en selle les mouvements de rĂ©affirmation, voire de revendication, de la nissarditĂ© », grĂące en particulier Ă lâorganisation des premiers Ătats gĂ©nĂ©raux de lâidentitĂ© niçoise en 1997. Il sâagit de lui donner une visibilitĂ© nouvelle en mobilisant et en projetant Ă lâavant-scĂšne toutes ses composantes affichages bilingues des noms de rues et Ă©dition bilingue des plaquettes de promotion et affiches des manifestations soutenues par la Mairie ; rĂ©introduction du nissart dans lâunivers sonore des Nicois grĂące Ă des programmes dâenseignement et Ă lâĂ©dition de disques de chants traditionnels ; relance et promotion des fĂȘtes traditionnelles du comtĂ© de Nice. 32 La Remembrança Nissarda, association pour la "connaissance et dĂ©fense de lâidentitĂ© niçoise" et Sia ... 34Parmi ces derniĂšres, la fiĂšra de la San BertoumiĂ©u, rĂ©instituĂ©e en 2000, offre une scĂšne vivante et en dĂ©cors naturels Ă lâexpression de cette nissarditĂ© ». Autrefois lieu de rencontres et dâĂ©changes marchands entre les villageois du haut-pays et les habitants de Nice, elle est aujourdâhui le lieu de cĂ©lĂ©bration par excellence de lâidentitĂ© niçoise, le lieu de rassemblement et de communion des fidĂšles. Les producteurs sont toujours lĂ pour proposer leurs produits, mais sont venus les rejoindre groupes folkloriques, artisans en dĂ©monstration, Ă©diteurs rĂ©gionaux et associations niçoises32 qui investissent pendant deux jours les rues du Vieux Nice. On y joue de la musique traditionnelle, on y chante en nissart â lâhymne niçois Nissa la Bella est repris en toutes occasions â et ... on mange niçois. Lâun des temps forts est dâailleurs constituĂ© par le concours de cuisine organisĂ© par la Capelina dâor », artisan de la fondation de la marque cuisine nissarde ». DestinĂ© aux amateurs, il sâagit, non seulement de dĂ©montrer son savoir-faire, mais aussi et surtout sa connaissance de lâorthodoxie culinaire et sa rigueur dans lâexĂ©cution des plats choisis. La proclamation des rĂ©sultats a lieu en prĂ©sence du maire et des membres du conseil municipal venus inaugurer la fiĂšra. Discours, chants et dĂ©gustations se succĂšdent lors du cocktail dâouverture offert par la Mairie. Certains dâailleurs rappellent avec satisfaction la cohĂ©rence de lâaction municipale en matiĂšre de revalorisation de lâidentitĂ© niçoise puisque lors des rĂ©ceptions offertes par la Mairie de Nice ce sont toujours des spĂ©cialitĂ©s locales qui sont proposĂ©es. 33 On estime aujourdâhui Ă entre 5 % et 10 % la proportion des Niçois de souche, câest-Ă -dire les desc ... 35Le dĂ©partement des Alpes-Maritimes a subi, depuis les annĂ©es 1960, des bouleversements extrĂȘmement rapides et profonds qui ont radicalement reconfigurĂ©, et les paysages, et le tissu social tourisme, immigration, urbanisation massive ont fait se succĂ©der des phases qui ont menĂ© Ă la dĂ©structuration quasi totale des sociĂ©tĂ©s locales, rurales aussi bien quâurbaines et Ă la mise en minoritĂ© relative des populations de souche33, faisant de plus en plus craindre pour la survie de la spĂ©cificitĂ© niçoise » Raybaut, 1979, p. 397. 34 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 36DĂšs lors, manger niçois sâinscrit dans une logique dâaction multidirectionnelle oĂč il sâagit de faire rempart, de rĂ©sister Ă ce que certains ici appellent lâinvasion » de la rĂ©gion, de tenir les autres Ă distance, et peut-ĂȘtre mĂȘme de les Ă©vincer de certains cercles sociaux, et de certaines instances politiques ; comme une façon de redresser une frontiĂšre entre nous » et eux », et de matĂ©rialiser un entre soi », une connivence vĂ©cus au quotidien et une similitude de passĂ©s et de destins. Mais il sâagit aussi de se dĂ©marquer et dâaffirmer sa singularitĂ© par rapport Ă lâimage, fortement mĂ©diatisĂ©e, dâune cuisine provençalo-mĂ©diterranĂ©enne jugĂ©e par trop homogĂ©nĂ©isatrice et dans laquelle le particularisme niçois se trouve noyĂ© Avant mĂȘme le changement de millĂ©naire, on sâest souvent demandĂ© comment cette tradition culinaire pouvait se distinguer et se faire respecter dans le concert des thĂ©matiques »provençale et »mĂ©diterranĂ©enne qui racolent aujourdâhui le monde entier »34. 35 Ainsi que des manifestations rĂ©centes liĂ©es Ă la guerre en Irak viennent encore de le rappeler de ... 37Mais manger niçois ne sâinscrit pas seulement dans une dynamique dĂ©fensive. Câest aussi, pour certains, une arme offensive, et dâautant plus facile Ă mobiliser quâelle paraĂźt anodine et dĂ©nuĂ©e dâenjeux. Qui se mĂ©fierait dâun pan bagnat, pourrait-on dire ? On sait le pouvoir que porte lâimage de certains plats ou produits alimentaires35, et câest avec une parfaite maĂźtrise de ce pouvoir que certains plats emblĂ©matiques sont mobilisĂ©s dans la contre-attaque. Ainsi, on nâhĂ©site pas Ă dĂ©noncer lâagression que reprĂ©sente lâintroduction, pour ne pas dire lâintrusion, de la world food jusquâau coeur du bastion niçois, mais câest en se positionnant dâĂ©gal Ă Ă©gal â Avec le pan bagnat, on concurrence le hamburger quelque part » â et sur le mode de la dĂ©rision que la riposte se fait Figure 2. La cuisine niçoise, câest aussi une cuisine qui, de plus en plus, parle nissart car, si le pan bagnat nâa jamais Ă©tĂ© traduit en français et est parvenu ainsi Ă la notoriĂ©tĂ©, câest le plus souvent sous leur nom nissard dâorigine que lâon retrouve aujourdâhui tourta de blea, bagna cauda, estocaficada, etc. sur les cartes des restaurants et les vitrines des boulangers et traiteurs, rajoutant ainsi Ă la nissardisation » du paysage visuel et sonore niçois. 38Alors, au mĂȘme titre que parler nissart, manger nissard aujourdâhui est, non seulement un acte de communion Ă un mĂȘme culte, un acte de reconnaissance entre semblables, mais aussi un acte militant, voire de rĂ©sistance, qui traduit un dĂ©sir de puretĂ© des origines dans une SociĂ©tĂ© et un espace durement malmenĂ©s. 36 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 37 Le "comtĂ© de Niceâ, pĂ©riodiquement agitĂ© par la "tentation autonomiste", nâĂ©chappe pas Ă ce mouveme ... 39Ainsi, parce quâelle matĂ©rialise un lien exclusif entre le territoire et la culture du comtĂ© de Nice historique, la cuisine est, elle aussi, mobilisĂ©e pour participer Ă la mise en lecture de lâidentitĂ© niçoise. Elle contribue Ă la dĂ©monstration et Ă la revendication dâun territoire ayant ses particularitĂ©s, son propre fonctionnement, un territoire oĂč lâon nâest pas vraiment dans le Midi, ni tout Ă fait en Ligurie et pas encore en PiĂ©mont »36. Elle sâinsĂšre dans un systĂšme de reconnaissance â du dehors â et dans un systĂšme dâappartenance â du dedans â et sert de point dâappui Ă la dĂ©monstration de la preuve de la spĂ©cificitĂ© niçoise Ă lâheure oĂč, dans toute lâEurope, les revendications rĂ©gionalistes, voire autonomistes, reprennent de la vigueur et oĂč la redĂ©finition des entitĂ©s territoriales, encouragĂ©e en particulier par la politique transfrontaliĂšre europĂ©enne, permet de redessiner les contours des territoires vĂ©cus37. 40Cuisine et identitĂ© semblent, peut-ĂȘtre plus que jamais, indissolublement liĂ©es ici. La cuisine niçoise, menacĂ©e dans son authenticitĂ© et sa spĂ©cificitĂ©, a besoin dâune dynamique identitaire forte pour y puiser les voies et raisons de sa pĂ©rennitĂ©, et lâidentitĂ© niçoise se nourrit de la spĂ©cificitĂ© de la cuisine niçoise et des valeurs et images quâelle vĂ©hicule pour sâaffirmer et prouver sa lĂ©gitimitĂ©. Mais la question est de savoir si cette Ă©conomie » pourra rĂ©sister aux multiples pressions et enjeux qui prennent corps dans cet espace convoitĂ© et en mutation accĂ©lĂ©rĂ©e et garantir la pĂ©rennisation dâune vraie culture au quotidien ou bien si, faute de forces vives, dâobjets et de lieux concrets de lâexercice de cette culture, câest Ă sa folklorisation » et conversion en artefact touristique que la cuisine niçoise est, lĂ comme ailleurs, condamnĂ©e. Top of page Bibliography BROCHOT, Aline et alii dir., 2001, Cultures rĂ©gionales territorialitĂ©, dynamiques, enjeux, rapport au ministĂšre de la Culture et de la communication, dĂ©partement des Ătudes et de la prospective, dĂ©cembre, 306 p. un chapitre est consacrĂ© Ă lâanalyse de la structure et de lâĂ©volution de la culture rĂ©gionale dans le dĂ©partement des Alpes-Maritimes, p. 86-112. HUET, James, 2002, Pas de salade avec la cuisine niçoise », Le Figaro, 1er juin. FIAMMETTI, Philippe, 2003, La salade niçoise sĂšme la zizanie », Nice-Matin, 18 aoĂ»t. MĂDECIN, Jacques, 1972, La cuisine du comtĂ© de Nice, Paris, Ăd. Julliard rééditĂ© en 1981 et 1993. Réédition revue et augmentĂ©e en 1997 et 2003, Solar. MĂDECIN, Jacques, 1995, Provence-Alpes-CĂŽte dâAzur. Produits du terroir et recettes traditionnelles, Paris, Albin Michel / CNAC, Lâinventaire du patrimoine culinaire de la France. PHILIPI, Orso dir., 1999, Le mĂ©morial du pays niçois 1968-1998, NoumĂ©a, Ed. PlanĂšte MĂ©mo, 591 p. RAYBAUT, Paul, 1979, Les sources rĂ©gionales du pays de Nice, Paris, Fayard, 401 p. Top of page Notes 1 Une recherche rĂ©cente montre que la cuisine locale traditionnelle est partout dĂ©signĂ©e comme une des composantes fondamentales de la culture rĂ©gionale, au mĂȘme titre que la langue, le folklore et les traditions. A. Brochot dir. et al., 2001 2 "Une gastronomie haute en saveur", CĂŽte dâAzur, Art et DĂ©couverte, Ă©dition 2002. 3 LâEstocaficada a pour mission exclusive, depuis 1905, de dĂ©fendre le stockfisch ou estocaficada ; plus rĂ©cemment, "Le pan bagnat" sâest donnĂ© la mĂȘme mission pour le pan bagnat ; le "cercle de la Capelina dâor", créé en 1972 au lycĂ©e hĂŽtelier de Nice, est plus gĂ©nĂ©raliste et a pour objectif "dâĆuvrer pour lâenseignement, le maintien et la promotion de la vraie cuisine locale". 4 La parution en 1999 du MĂ©morial du pays niçois 1968-1998 est lâoccasion de passer en revue les figures les plus reprĂ©sentatives de lâidentitĂ© et de la culture niçoises. Un chapitre entier "Esprit populaire et cuisine des anges" est consacrĂ© Ă la cuisine, Ă ses produits et Ă ses hĂ©ros HĂ©lĂšne Barale restauratrice et ThĂ©rĂ©sa marchande du cours Saleya, figures emblĂ©matiques du Vieux Nice, ainsi que Jacques Maximin, ancien chef du Negresco, voisinent dans ce tableau dâhonneur, et aucun des journalistes Ă©crivant sur Nice nâoublierait de les mentionner dans lâinventaire des "richesses" locales. 5 Tout le tissu associatif niçois est invitĂ© Ă participer et Ă exposer des projets que la municipalitĂ© propose de financer. La premiĂšre rĂ©union qui se tient le 7 juin 1997, dĂ©bouche sur la mise en place de cinq commissions thĂ©matiques patrimoine, langue, tradition, crĂ©ation, art de vivre ainsi que sur la rĂ©daction et lâadoption dâune charte de lâidentitĂ© niçoise. ParallĂšlement, la Mairie se dote dâune subdĂ©lĂ©gation Ă la Culture, aux traditions et aux fĂȘtes niçoises. 6 Lâapprentissage du nissart figure parmi les objectifs prioritaires de la Charte de lâidentitĂ© niçoise. AussitĂŽt, des programmes de sensibilisation et dâenseignement sont dĂ©veloppĂ©s dans les Ă©coles et collĂšges de la ville ; et aprĂšs plusieurs annĂ©es dâactions, une trentaine dâassociations de sauvegarde des traditions et de la culture niçoises, regroupĂ©es au sein de la FĂ©dĂ©ration des associations du comtĂ© de Nice, obtiennent en novembre 1999 la crĂ©ation dâun dĂ©partement de Langues et cultures rĂ©gionales Ă la facultĂ© des Lettres de lâuniversitĂ© de Nice. 7 Dans la foulĂ©e des Ătats gĂ©nĂ©raux de lâidentitĂ© niçoise, un festival de polyphonies et musiques traditionnelles "Voucalia" est créé en 1997 et des recueils et CD-roms de chants traditionnels niçois sont Ă©ditĂ©s. 8 Comme la fiĂšra de la San BertoumiĂ©u, ancienne foire traditionnelle, relancĂ©e en 2000 par la mairie de Nice. 9 DĂ©nomination dĂ©sormais privĂ©e de son sens politique, mais qui a conservĂ© un tel pouvoir dâidentification quâelle est utilisĂ©e au quotidien, y compris dans la sphĂšre institutionnelle, pour dĂ©signer la partie niçoise du dĂ©partement, la distinguant ainsi de sa partie provençale. Lors du rattachement du comtĂ© de Nice Ă la France en 1860 lâarrondissement de Grasse fut dĂ©tachĂ© du dĂ©partement du Var pour crĂ©er le dĂ©partement des Alpes-Maritimes. 10 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 11 Lorsque le texte ne le prĂ©cise pas, les citations sont extraites des entretiens rĂ©alisĂ©s sur place au cours de lâĂ©tĂ© 2003. 12 Les rĂ©sultats du recensement agricole de 2000 montrent que plus de la moitiĂ© des superficies du dĂ©partement consacrĂ©es Ă la production de lĂ©gumes sont concentrĂ©es dans Nice et son arriĂšre-pays, et dans la vallĂ©e du Var, lâautre zone de production lĂ©gumiĂšre se situant dans le pays grassois. "La production de blettes mets pour la cuisine niçoise subit la moins forte baisse [entre 1988 et 2000] grĂące Ă un marchĂ© encore porteur" prĂ©cise en outre lâanalyse par type de culture. 13 DĂšs les annĂ©es 1760 sâamorce un mouvement de villĂ©giature touristique Ă Nice, appartenant alors au royaume de Sardaigne, principalement menĂ© par la haute aristocratie anglaise, puis russe. 14 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 15 Collation matinale et goĂ»ter. 16 QualifiĂ©e de "lieu-culte", de "musĂ©e de la cuisine nissarde" lâadresse du restaurant figure dans tous les guides nationaux, mais aussi Ă©trangers, amĂ©ricains, japonais, etc. 17 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 55. Jacques Maximin est le crĂ©ateur de la "fleur de courgette farcie", plat depuis copiĂ© par tous. 18 "La salade niçoise sĂšme la zizanie", Nice Matin du 18 aoĂ»t 2003. 19 "Pas de salade avec la salade niçoise", Le Figaro du 1er juin 2002. 20 Bulletin de liaison de la FĂ©dĂ©ration des associations du comtĂ© de Nice, Ă©ditĂ© en version bilingue. 21 Peu de temps auparavant Ă©tait nĂ©e la "Charte de la bouillabaisse marseillaise" sous lâimpulsion dâun groupe de restaurateurs de Marseille dĂ©sireux de dĂ©fendre lâauthenticitĂ© et lâimage de la recette, elle aussi souvent mise Ă mal. 22 Outre la prĂ©sidente de "la Capelina dâor", deux enseignants du lycĂ©e hĂŽtelier de Nice et une dizaine de restaurateurs. Ce comitĂ© technique sera assistĂ©, au fur et Ă mesure des opĂ©rations, de reprĂ©sentants de la Mairie de Nice dĂ©lĂ©gation au Tourisme, subdĂ©lĂ©gation Ă la Culture, aux traditions et aux fĂȘtes niçoises, de lâoffice du tourisme de Nice, des lycĂ©es hĂŽteliers de Nice et de la DGCCRF Direction gĂ©nĂ©rale de la Concurrence, de la consommation et de la rĂ©pression des fraudes, de chefs de cuisine, de professionnels de lâalimentation, dâuniversitaires niçois et de membres du comitĂ© de suivi des Ătats gĂ©nĂ©raux de lâidentitĂ© niçoise. 23 EnregistrĂ©e le 14 octobre 1998 auprĂšs de lâInstitut national de la propriĂ©tĂ© industrielle. 24 Peuvent en outre adhĂ©rer au label, Ă©tablissements dâenseignements hĂŽteliers ou de restauration particuliĂšre ou collective, snacks, traiteurs indĂ©pendants ou en grande surface, fournisseurs de collectivitĂ©s, boulangerie, etc. 25 26 En 2003, ils sont 46 dĂ©positaires de la marque 29 dans Nice mĂȘme et 17 dans les communes alentour de lâarriĂšre-pays niçois, mais aussi de la partie provençale du dĂ©partement. 27 La traduction correcte en nissart aurait Ă©tĂ© coĂŻna nissarda. Câest donc un moyen terme qui a Ă©tĂ© adoptĂ© par lââUDOTSI "on a alliĂ© les deux puisquâon a gardĂ© le mot cuisine et, justement le cĂŽtĂ© authentique, niçois â parce que câest quand mĂȘme une cuisine spĂ©cifique â, on a mis ânissardeâ. Mais câest du niçois francisĂ© parce que en principe ce serait ânissardaâ". 28 Et peut-ĂȘtre aussi des problĂšmes de "personnes", certains Ă la Mairie de Nice, ayant des projets similaires, nâont semble-t-il pas apprĂ©ciĂ© de se faire "doubler" par PUDOTSI. 29 Nombre dâouvrages de recettes sur la cuisine provençale et mĂ©diterranĂ©enne avaient cependant relativement peu nombreux. La rĂ©fĂ©rence en la matiĂšre reste lâouvrage de Jacques MĂ©decin publiĂ© en 1972, et constamment rééditĂ© depuis. 30 Les stages sont littĂ©ralement pris dâassaut par un public local dâamateurs, leur dĂ©roulement et frĂ©quence nâĂ©tant limitĂ©s que par les possibilitĂ©s financiĂšres et la disponibilitĂ© des organisateurs. 31 Un colloque sur "LâidentitĂ© niçoise" fut organisĂ© en juin 1991 au sein de lâuniversitĂ© de Nice. Toutes les questions qui animent aujourdâhui le tissu niçois dans la rĂ©affirmation de lâidentitĂ© niçoise y sont dĂ©jĂ posĂ©es lâauthenticitĂ© de la culture niçoise, le dĂ©sir dâautonomie locale, lâappartenance niçoise Ă la patrie française. Actes parus dans les Cahiers de la MĂ©diterranĂ©e, 1991, n° 43. 32 La Remembrança Nissarda, association pour la "connaissance et dĂ©fense de lâidentitĂ© niçoise" et Sian dâAqui, nouvelle association créée en 2000 dont "lâobjet est de maintenir, promouvoir, dĂ©fendre lâidentitĂ© niçoise dans sa culture et ses intĂ©rĂȘts", toutes deux co-organisatrices de la manifestation, et la "Capelina dâor". 33 On estime aujourdâhui Ă entre 5 % et 10 % la proportion des Niçois de souche, câest-Ă -dire les descendants des familles ayant votĂ© le rattachement Ă la France en 1860. 34 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 35 Ainsi que des manifestations rĂ©centes liĂ©es Ă la guerre en Irak viennent encore de le rappeler destruction publique et mĂ©diatisĂ©e de produits alimentaires français aux Ătats-Unis dĂ©versement de bouteilles de vin dans les caniveaux, fromages mis Ă la poubelle, etc.. 36 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 37 Le "comtĂ© de Niceâ, pĂ©riodiquement agitĂ© par la "tentation autonomiste", nâĂ©chappe pas Ă ce mouvement. Parmi les associations de dĂ©fense de lâidentitĂ© niçoise, beaucoup affichent clairement des objectifs autonomistes, voire sĂ©paratistes et certains hommes politiques nâhĂ©sitent pas Ă faire campagne sur le thĂšme de la reconquĂȘte de lâautonomie, contestant les rĂ©sultats du rĂ©fĂ©rendum de 1860. ParallĂšlement, la reformation, avec la Savoie, la Ligurie et le PiĂ©mont, dâune entitĂ© proche de lâancien duchĂ© de Savoie est rĂ©guliĂšrement Ă©voquĂ©e, le projet de constitution dâune Euro-rĂ©gion associant "comtĂ© de Nice", Ligurie et PiĂ©mont en Ă©tant, pour beaucoup, la of page References Bibliographical reference Aline Brochot, âCuisine nissarde » et particularisme niçoisâ, GĂ©ographie et cultures, 50 2004, 45-61. Electronic reference Aline Brochot, âCuisine nissarde » et particularisme niçoisâ, GĂ©ographie et cultures [Online], 50 2004, Online since 13 August 2022, connection on 23 August 2022. URL DOI of page Copyright All rights reservedTop of page
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dans les coulisses du palais de monaco